Les Livres Virtuels

Index Les Voyageurs de la PRINCESS AUGUSTA



LES CENSES DE SALM




Reconstruction des censes de Salm

       Les censes de Salm ont fait l’objet d’une étude magistrale publiée par C. Jérôme dans le numéro 91 du journal L’Essor. Nous la suivrons très largement. Les registres paroissiaux de Vipucelle complèteront nos sources.

       Période 1663-1715

       En 1663, il est fait mention des deux « moitresses » ( = métairies) de Salm qui n’ont pas survécu aux guerres (10).

       Nous présumerons donc que les familles connues de nous qui viennent s’y installer dans les années qui suivent le font dans des conditions fort précaires. Il s’agit, pour ce que j’en ai repréré, des familles suiventes:
- Jean SCHEPPLER et sa femme Suzanne EYER, « manants à Salm, moictriers (= métayers) de Monseigneur le Prince de Salm », font baptiser quatre enfants à la paroisse catholique de Vipucelle de1686 à 1695
- son probable parent Luc Scheppler occupe la cense des Quelles
- Christine TEPPE et son époux Jost SINGER, « vachers à Salm » décèdent l’un et l’autre en 1685; le nom de TEPPE sera de ceux que nous retrouverons souvent (avec ses variantes DEPP, DEPPEN)
- Melchior ROUPAK et sa femme Elisabeth SCHLECHT sont « moictriers aux Donnons »; encore des noms que nous retrouverons.
       Quant à Benoit SCHLASTER, C. Jérome l’a retrouvé comme métayer successivement aux Quelles (avant 1702), au Donon (jusqu'en 1704), puis à Salm (à partir de 1712).

       A partir de 1715

       En date du 2 décembre 1715, le Prince de Salm passe contrat avec Bénédict Schlaster (alias Schlecht); le contrat est très favorable au « moictrier » (larges surfaces utilisables, exemption d’impôts) mais en contrepartie celui-ci à la charge de bâtir. Il semble donc que le Prince souhaite refaire à neuf ses propriétés ruinées, et en prenne les moyens.

       En raison du décès prématuré de Benoit SCHLASTER, c’est son fils Christian qui sera le grand bâtisseur. On retrouve d’ailleurs, sur l’une des fermes, ses initiales, C S, et la date de 1720. Outre cette ferme, Christian batit une autre maison et fait quantité de défrichements.

       C’est une sacrée personnalité que celle de Christian SCHLASTER.

       Après avoir rebati à neuf, il vend ses biens, le 22 mars 1728, à Jacob FARNY, Christian ROUSHTY et Jean CHARPENTIER (ZIMMERMANN), des noms anabaptistes que nous rencontrerons à nouveau.

       Et, en 1736, nous le retrouvons sur la Princess Augusta...

       Franchement, j’en croyais à peine mes yeux de voir son nom sur les listes du bateau. J’ai vérifié et revérifié: c’est bien le vrai Christian SCHLASTER qui est parti, abandonnant derrière lui ce qu’il avait bâti! Il est permis de penser que ses motivations étaient vraiment désinteressées, car il laissait derrière lui des biens importants.

       Quelle personnalité, quand même! J’aurais bien aimé le connaître.



page suivante