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Index Les Voyageurs de la PRINCESS AUGUSTA



LE VILLAGE DE NATZWILLER




LES PREMIERS HABITANTS A REPEUPLER NATZWILLER

       L’analyse montrera que c’est principalement la proximité des mines de Framont, Grandfontaine et Rothau qui amènera le repeuplement du village.

       La présence de la cense du Struthof à Natzwiller va également amener une population suisse qui nous donnera l’occasion d’observer de surprenantes alliances entre des catholiques et de probables anabaptistes.

       A l’origine d’expression welsche, le village devient germanophone à l’occasion de ce repeuplement.

       En 1672:

       En 1672, les familles repérées par Leypold sont seulement les suivantes:
1 Matthis, « de Bellefosse » selon RP 3 E 414, cité par Leypold (note: il s’agit bien d’une famille bandelarochoise assez ancienne pour avoir laissé des traces au recensement de 1655 à Neuviller; le recensement connait: Cristman Mattis ou Grandmatthis; son épouse Claudine Charpentière; ses enfants: Christman , Nicolas , Marguerite, Sebastian, Jehan)

2 Giss, « de Bellefosse », selon cette même source ancienne; en fait, s’il s’agit vraiment d’une famille bandelarochoise, nous ne voyons pas trop laquelle; en revanche, le nom de Gisse est mentionné dans la paroisse de Vipucelle: le 2 6 1697, baptème de Catherine JACQUES fa de Jacques JACQUES et de Marguerite GISSE; les parents et la marraine sont de Framont, ce qui suggère un travail dans les mines

3 Otton (Antoine): nous notons avec intérêt qu’il existe des Antoine à Fraize, village qui a aussi fourni des Raguet/Raigue et autres variantes; la population de ce village comporte également des Chrétien; des Didier/Delon/Didelon et autres variantes; des Noël; des Gérard; des Ory ... tous noms que nous retrouverons sur la Princess Augusta; des Colin et Lallemand, possibles alias de Strasbach; tout ceci nous permet de penser que le village de Fraize a produit une immigration relativement massive en direction de notre région... village de Fraize qui a lui-même des connections avec le Ban de Sapt (et en particulier le hameau du Saulcy ainsi qu’avec Chatas, Senones et Saulxures, tous lieux que nous retrouverons)

4 MARC, MARX: le nom de Marx apparait très tôt à Natzwiller, puisque nous avons trace des mariages d’une Mougeotte Marx, fille d’Antoine Marx, née à Natzwiller; en premières noces, en date du 12 6 1676 à Schirmeck, elle épouse Charles Schauss, prévôt du lieu; puis, en secondes noces, en date du 24 6 1685 à Dinscheim, nous notons, sous cette forme, le mariage de « Muschat Dominica Marx », née à Natzwiller, avec Georges Conrad, aubergiste, d’où postérité à Dinsheim; le prénom de « Muschat Dominica » est très interessant; Muschat, c’est Mougeatte, prononcé en patois welsche; Dominica, c’est la traduction latine qu’en fait le curé (Mougeotte ou Mougeatte = Mougeon au féminin = Dimanchette = Dominique); nous apprenons donc que Mademoiselle « Muschat », lorsqu’elle parle d’elle-même, le fait en welsche et non en allemand (et moins encore en latin bien évidemment); cependant, d’autres mentions tendraient à faire, de MARX, un nom germanophone; en particulier, le grand nombre des variantes en i montrent qu’elles sont dérivée du féminin germanique MARXin.

5 Baux ou PAUR: (Burri? ou Baer? si tel est le cas, c’est un nom qui interesse la présente étude; nous aurons l’occasion d’en reparler longuement)

       Autres familles:

       Sans chercher à être exhaustif, nous nous interesserons aux familles dont l’histoire a un pouvoir explicatif par rapport au sujet qui nous interesse, à savoir: comment sept familles catholiques de la région se sont-elles retrouvées sur la Princess Augusta au milieu d’anabaptistes, de piétistes et autres hérétiques?

       Le village se repeuple par voie d’immigration. Il s’agit principalement d’une immigration minière; nombreux sont ceux qui travaillent aux mines de Rothau, Grandfontaine ou Framont; secondairement seulement arrivent des censiers suisses; les uns et autres peuvent parler allemand (les « allemands » étaient des mineurs réputés). Il ne faut donc pas trop se précipiter pour attribuer une origine suisse et anabaptiste à tout nom d’apparence germanique.

       Noter aussi l’importance de la cense seigneuriale du Struthof, également connue sous des noms à base de « bringue »: Bringue, Brinque, Zybrinq, Gutenbringen, et probablement d’autres variantes encore (Le nom du Struthof est ensuite devenu tristement célèbre pendant la seconde guerre mondiale en tant que camp de concentration.)

       On peut observer aussi, ici et là, la présence d’un bandelarochois, ou d’une famille bandelarochoise, mal vu(e) de son pasteur. L’on voit ainsi arriver des Georges. On note aussi, en 1673, cette étrange mention au registre des décès de Rothau:

       « Jean Gannier, cet apostat, perfide à son naturel prince et seigneur, tombé en maladie soudaine (...) vainement amené sur un cheval de Nasville (= Natzwiller) à Rote (= Rothau) y est mort (...) en l’abrogation de notre religion. »

       L’acte de décès, très long, est maheureusement peu lisible. Le pasteur semble s’y justifier de n’avoir pas accueilli, dans son cimetière, le corps du malheureux Jean Gannier.

       Entre ces sorciers notoires de Georges / Ringelsbach et cet apostat de Jean Gannier, la population de Natzwiller ne semble pas jouir d’une réputation très flatteuse, du moins aux yeux des autorités.

       Parmi les premières familles arrivées:

       Familles en principe francophones:

       Familles GEORGE, Le Land, du Chesne, RAGUET, Claulin, Broudian

       La famille Georges, alias Ringelsbach, est une très ancienne famille du Ban de la Roche. Elle a perdu au moins deux femmes sur les bûchers de sorcellerie, et reste suspecte. Un certain « Georg Claus Georg », qui a laissé des aveux notés en allemand en 1674, est le dernier « sorcier » qui ait eu affaire à la justice au Ban de la Roche.

       La famille Raguet est étudiée dans cet ouvrage.

       Le premier du nom, Jean RAGUET, o le 9 2 1651 à Fraize; il épouse Anne PETITDEMANGE, née à Fraize et décédée à Grandfontaine; il s’agit donc d’un couple qui est venu très tôt chercher du travail dans les mines (leur fille Marie, née à Natzwiller, épouse François ORY, né à Bréménil, lequel François, après son veuvage et son remariage, migre sur la Princess Augusta)

       Des quatre autres familles, je ne sais rien.

       Immigrés en principe germanophones (et en principe suisses, encore que ...):

       Zucker, Stegmiller, Schticlebar, Brunschtein, Ille, Kommer, Kilzer, Hisler, Trotsinger (deviendra Trotzier), Juden

       L’origine suisse, probablement exacte dans un certain nombre de cas, est douteuse pour au moins ces deux familles:

       Trotzinguer/Trotzier: il semblerait plutôt que Thomas Trotzier, + le 3 4 1729 à Natzwiller, soit né à Diltz, Bavière, Allemagne

       Kommer: faute d’avoir réussi à trouver l’origine des Kommer qui arrivent dans la région à la fin du 17ème siècle, on en est réduit à des méthodes de recherche assez grossières, du genre taper le nom sur Généanet ou sur le site des Mormons et voir ce qui sort; il est donc bien évident que de telles démarches ne permettent pas de faire des affirmations sur l’origine de la famille; on est quand même frappé par le fait qu’on ne trouve à peu près rien en Suisse à propos de ce nom; en revanche, les Kommer de Hollande, il en tombe comme à Gravelotte ... c’est troublant, quand même ... ça me démange drôlement de risquer l’hypothèse d’une famille d’anabaptistes venue de Hollande après avoir éventuellement, pourquoi pas, fait un petit tour en Suisse

       Il y a aussi des migrants autrichiens, comme en témoigne cette mention aux paroissiaux catholiques de Rothau: le 22 9 1739, x de Elisabeth Hisler, veuve de Jean Rouppe, avec Joseph Falk, venant de Longam, Tyrol.

       D’une façon générale, le repeuplement de Natzwiller étant fortement lié à la remise en toute des mines et des forges, il conviendrait de rechercher l’origine de certains migrants germanophones dans des régions minières qui, avant la guerre de Trente Ans, fournissaient déjà des mineurs à notre région (de tous temps, les mineurs « allemands » étaient réputés pour leur savoir-faire). Malheureusement, les données manquent pour faire cette recherche jusqu’au bout.


DE FRAIZE A NATZWILLER, LA FAMILLE RAGUET

       Qui est donc Marie RAGUET, première épouse de François ORY?

       Elle est fille de:

       Jean RAGUET, o le 9 février 1651 - Fraize; fils de Nicolas Raguet et peut-être de Charlette N ; petit-fils d’Urbain Raguet et de Marie(30)

       et de:

       Anne PETITDEMANGE ;+ Schirmeck-Grandfontaine le 6 2 1737; la précision « Grandfontaine » est importante; elle montre que le couple a vraisemblablement travaillé pour les mines

       Il s’agit, en résumé, d’une famille qui n’a pas peur de migrer et d’affronter le dur travail des mines et des forges pour améliorer son sort. Pour décrire cette famille, ses stratégies, ses alliances et ses destins, le mieux est de partir de Jean RAGUET, de Fraize, Vosges, et de son épouse Anne PETITDEMANGE. Donc, voici leur descendance connue :


       DESCENDANCE DE JEAN RAGUET ET DE ANNE PETITDEMANGE

       Génération 1:

       Jean RAGUET, o le 9 février 1651, Fraize,Vosges, 88181; x Anne PETITDEMANGE, o à Fraize, + le 25 février 1748, à Grandfontaine (alors Principauté de Salm; aujourd’hui 67; catholique; proche du village de la Broque alias paroisse de Vipucelle; (important centre minier); d'où la génération 2

       Génération 2:

       Barbe RAGUET, o 19 septembre 1676 Fraize; x Nicolas BARONDEAU, charretier à la Broque; d’où toute une descendance qui travaille dans le milieu des mines et des forges, tant à Framont et Grandfontaine (catholiques) qu’à Rothau (protestante); parmi leurs descendants éloignés, nous trouverons Nicolas WOLFF, maître de forges, militaire, maire de Rothau, et héros emblématique de cette ville: lors de l’invasion de la France en 1814 par les ennemis de Napoléon, Nicolas Wolff réunit un corps franc qu’il paie de sa poche (en effet, l’armée officielle avait décidé de résister en prenant pour point d’appui Baccarat en Lorraine, c’est à dire en d’autres termes: elle abandonnait le Ban de la Roche à l’ennemi sans combattre); avec cette armée privée, Nicolas et la population de Rothau résistent plusieurs jours à l’ennemi; à propos de tels partisans, le Tsar de Russie avait coutume de dire: « Je ne comprends pas comment j’ai fait pour perdre 3000 de mes soldats dans l’est de la France sans voir un seul soldat français »; malgré tout, le contexte général est celui d’une invasion et d’une défaite. Nicolas Wolff est battu et sa maison incendiée. Il s’en faut de peu que Rothau soit elle-aussi incendiée intégralement. Heureusement que le pasteur Oberlin, grande figure de Rothau et pionnier de la pédagogie, avait des anciens élèves jusque chez l’ennemi. Heureusement aussi que mon ancêtre Louis Widemann, meunier, et de caractère plus calme, a su négocier habilement le cessez-le-feu; il a cependant été trompé sur un point, car l’ennemi s’était engagé à ne procéder à aucune représaille du tout; c’est donc en violation de cet accord que la maison de Nicolas Wolff a été brûlée.

       Jean RAGUET, + 28 février 1755, Natzwiller; x 9 janvier 1714, Natzwiller avec Marie TREL ; d’où Philippe et Catherine (voir ci-après)

       Nicolas RAGUET; x 19 février 1715, Schirmeck avec Agnès MATHIEU

       Marie RAGUET, + 22 avril 1726, Natzwiller; x 4 novembre 1704, Schirmeck avec François ORY

       Richard, o 16 octobre 1694, Natzwiller

       Génération 3:

       De Jean et de Marie TREL:

       RAGUET Philippe, né le 15 novembre 1714, à Natzwiller, + le 25 janvier 1772, à Natzwiller; x le 21 octobre 1738, à Natzwiller avec Margueritte ROPP, (née le 6 août 1717, à Natzwiller, décédée le 10 février 1781, à Natzwiller);

       RAGUET Catherine, qui épouse Joseph ROPP, frère de Marguerite ROPP ;

       La famille ROPP, dans laquelle la famille Raguet se marie deux fois, est d’origine suisse et anabaptiste.


DESCENDANCE DE DOMINIQUE ORY ET DE MAGDELAINE CAQUELIN

       Ce tableau essaie de montrer au mieux le lien de parenté entre deux porteurs du nom présents l’un et l’autre sur la Princess Augusta: François ORY, (veuf de Marie RAGUET et époux de Anne-Marie PERCHI) et son neveu Nicolas (futur époux de Anne STRASBACH). Pour montrer ce lien d’un seul coup d’œil, nous partons de l’ancêtre commun Dominique ORY, de Saulxures.

       Sans viser à l’exhaustivité, ce qui lui retirerait de la lisibilité, le tableau montre aussi les liens avec le couple probablement anabaptiste ROPP / DELLENBACH; ainsi qu’avec un François-Sébastien ORY(31), qui migrera au 19ème siècle dans l’Illinois.

       Gérération 1:

       1 Dominique ORY, o ca 1660; + 25 mars 1734, Saulxures x Anne BOURNEAU dont François (1-1) Nicolas (1-2) qui suivront, et Catherine (et peut-être aussi: Claudia, Geneviève, Marie); en 1704 encore (date du mariage de leur fils François), le couple vit à Bréménil, Meurthe et Moselle; xx Jeanne MAISON vers 1667 (le couple vit alors à La Broque, 67), d’où Joseph, Jacques, Anne, Christine

       Génération 2:

       1-1 François; né en 1680, à Bremenil; forestier ou autre métier du bois (« lignator » pour le curé qui tient l’état-civil), fabricant d’outils à la date du mariage de sa fille Marie-Eve; x Marie RAGUET le 4 novembre 1704, à Schirmeck, 67; d’où Geneviève, Marie Anne, Marie-Catherine, Nicolas, Marie-Eve, Pierre, Anne, François, Jean-François; le couple paraît vivre à Natzwiller xx Anne-Marie PERCHI (ou DERCHE; filiation exacte non trouvée, mais il s’agit d’un vieux nom La Broquois), d’où Christine, b 23 9 1732, (Pierre?), Marie Barbara, Jean-Georges, Christian; François ORY participe au voyage de 1736 sur la Princess Augusta; décédé vers 1759, à Cocalico Township Lancaster County Pennsylvanie; il semble s’être sincèrement converti au luthérianisme à son arrivée en Amérique; en tous cas, l’état civil de sa famille est désormais enregistré dans des églises luthériennes de la région; contrairement au cas des autres voyageurs catholiques de la Princess Augusta, qui gardent leur religion

       Par ailleurs, François Ory laisse en Amérique un textament qu’il rédige en allemand et signe d’une forme germanisée de son nom (Ury); ceci alors même que la famille vient de régions manifestement francophones, et garde suffisamment la mémoire de ses racines pour faciliter, au XIXème siècle encore, l’immigration aus Etats-Unis d’autres Ory de la vallée de la Bruche; mystère, mystère... il semble qu’il ait été trop dangereux, au XVIIème siècle, dans les colonies anglaises d’Amérique, d’avouer une origine française ou francophone.

       1-2 Nicolas; o ca à Bréménil; + décédé le 17 février 1741, Saulxures (67), sabotier.

       x le 25 novembre 1704, à Neuviller les Badonviller, avec Jeanne NOYE, ou BOYE, dont Nicolas, Leopold et Dominique; qui suivront

       (Ascendance de Jeanne NOYE, ou BOYE, épouse ORY
       1 Jeanne NOYE/BOYE née le 10 mars 1684, à Neuviller les Badonviller; x Nicolas ORY le 25 11 1704 à Neufmaisons, 54 ; décédée le 3 mai 1710, à Saulxures, 67, à l'âge de 26 ans; 2 Claude NOYE ou BOYE, o 1653, + 20 11 1699 à Neuviller les Badonviller, laboureur x 3 le 22 6 1683 Neuviller les Badonviller; 3 Claudine BLONDOT, o 1664; + 17 3 1717 Neuviller les Badonviller; 6 Francois BLONDOT; 7 Marguerite PIERSON)

       xx 12 novembre 1710, Saulxures avec Catherine BENOIST;

       (son ascendance, selon numérotation Sosa: 1 Catherine BENOIST; 2 Nicolas BENOIST + 17 mars 1708 - Grand Rupt, 88210,Vosges; 3 Catherine VALENTIN, o Grand Rupt ; 4 Michel BENOIST, ca 1650-1710; 5 Odile MARTIN; 10 Sébastien, dit le Marchal, MARTIN + le 29 mars 1710 - Saulxures,67436,Bas-Rhin)

       dont Marie, Joseph, Claude, Reyne, Jeanne (nés à Saulxure)

       Génération 3:

       De François (1-1), x Marie Raguet, xx Anne-Marie Perchi:

       Enfants de Marie Raguet:

       1-1-1 Geneviève; o née le 11 mai 1705, Natzwiller; décédée le 1er janvier 1764, Natzwiller; x Paul MUNIER

       1-1-2 Marie-Anne, ou Anne-Marie; o le 1er mai 1707, Natzwiller; décédée le 26 avril 1787, Natzwiller; x le 18 juin 1726, paroisse catholique de Rothau avec Jacques ou Jean ROPP/RUPP de Natzwiller, fs de + Ulrich et de DELBACH/DELLENBACH Madeleine; xx le 26 janvier 1735 avec Christian FLUCK, ou FLACK; sage-femme

       Il s’agit d’un « mariage mixte »; notre Jacques Ropp/Rupp de Natzwiller nous paraît bien appartenir à la même tribu de censiers suisses anabaptistes que ses homonymes du Ban de la Roche.

       Il s’agit donc d’une de ces «familles-pont» si importantes pour notre histoire.

       1-1-3 Marie Catherine, o 10 2 1709 Natzwiller

       1-1-4 Nicolas, o 10 1 1711 Natzwiller ;

       1-1-5 Marie-Eve, o 3 3 1713, Natzwiller x Jacob THOMAS, d’où postérité baptisée à Schirmeck

       1-1-6 Pierre, o le 17 décembre 1715, Natzwiller; forestier, puis soldat; + prématurément; x le 30 juin 1738, Russ, 67, avec Geneviève FLACH; dont Stéphane et Pierre) xx 3 octobre 1741, Russ, 67, Marie-Jeanne PATT; dont Antoine, Marie-Eve, Catherine, Catherine, Marie-Anne, Jean, Joseph, Nicolas, Jean-Baptiste, Jean-Georges, Joseph

       1-1-7 Anne o 7 2 1720 Natzwiller; b 8 2 1720, baptisée à Schirmeck; x Sébastien COUBLE vers 1739; d’où postérité à la Broque

       1-1-8 François, o le 14 mars 1722, Natzwiller, 67; décédé avant 1736,

       1-1-9 Jean-François, (souvent appelé François, ou François II, par la descendance américaine) o le 13 mars 1724, Natzwiller; baptisé le lendemain à Schirmeck ; + 6 5 1782 à Salem Twp, Westmoreland, PA au cours d’une attaque indienne contre sa ferme ; x ca aout 1751 à Westmoreland Co, PA, avec Agnès MC CLELLAND (Koch), d’où George Adam, Adam John, Catherine, Christina, Mary, Elisabeth, Eve, John, Martha, Esther, Francis, Jacob; en 1755, il sert comme « Captain of pack horses » dans les troupes du Général Braddock (32); il s’agit d’un épisode dans lequel les Anglais sont opposés aux Français et aux Indiens pour le contrôle des forts de l’Ohio (l’ambiance clairement anti-française dans laquelle vit cette famille l’a peut-être conduite à cacher ses origines; en tous cas, aujourd’hui encore, ses descendants la croient parfois allemande ou au moins gernanophone d’origine); en l’occurrence, Braddock part de Fort Necessity et essaie de reprendre Fort Duquesne aux Français; il est vaincu et tué après une bataille terrible dont certaines images sont devenues mythiques pour les Américains: les dix lourds canons que l’armée anglaise trainait dans les bois, les cris de guerre et les salves venant des Indiens cachés dans les arbres; les Anglais furent tués en grand nombre et les survivants fuirent dans la panique, laissant sur place un butin énorme et abandonnant leurs blessés; notre Jean François survit à cette boucherie, mais il est tué le 6 5 1782, à Salem Township, Pennsylvanie, au cours d’une attaque indienne contre sa ferme; son fils Jacob est tué avec lui; ses fils John et François sont capturés et sa ferme brulée; deux mois après, en juillet, il y a une attaque sur le fort voisin dit Hanna’s town, dans lequel les fermiers du coin allaient se réfugier en cas d’alerte, comme les paysans du Moyen Age allaient se réfugier au château; les assaillants sont des Anglais (opposés maintenant aux Américains, contrairement à ce qui s’est passé à Fort Duquesne: nous sommes durant la guerre révolutionnaire) et des indiens Seneca (c’est un des derniers combats de la Révolution américaine); Eve, fille de Jean-François, s’illustre dans la défense du fort; ses actes de courages seront officiellement reconnus; elle est enterrée à la United Presbyterian Church de Conguity, Pennsylvania (ce qui nous indique au passage que la famille a définitivement abandonné le catholicisme); une plaque à sa mémoire a été installée par les Daughters of the American Revolution (DAR)

       Enfants d’Anne-Marie Perchi:

       1-1-10 Christine, baptisée le 23 9 1732, paroisse catholique de Rothau; a pour parrain « Georges Kiligar », c’est à dire probablement Koeniger, ce qui dénote des amitiés protestantes de la famille

       1-1-11 Pierre pas d’autres renseignement; connu seulement par une mention au testament de son père

       1-1-12 Maria Barbara, b 24 3 1747 à Cocalico Twp, PA; registres de Muddy Creek Church, 1730-1790; x Wendel WEINHOLD, d’où postérité

       1-1-13 Jean Georges, o (d’après ses souvenirs) ca 1757 Hempfield Twp, Cumberland, PA, x Eva Margaret N ; d’où postérité née à Cocalico

       1-1-14 Christian, x Magdalina Frantz le 11 9 1764

       De Nicolas (1-2) x Jeanne Boye ou Noye:

       1-2-1 Dominique; né en septembre 1704 à Saulxures; décédé le 25 mars 1734, Saulxures (67) (à l'âge de 24 ans); x 7 1 1732 Saulxures avec Magdelaine CAQUELIN, de la paroisse de Colroy la Roche (note: Colroy la Roche, quoique catholique, est proche du Ban de la Roche, où Madeleine a peut-être des cousins, car le nom de Caquelin est très typique du Ban de la Roche; il y a d’ailleurs des Caquelin sur la Princess Augusta ; peut-être Dominique aurait-il été du voyage sans son décès prématuré); dont Nicolas, Marguerite et Claude

       1-2-2 Nicolas; né vers 1706, Bremenil, (54), participe au voyage sur la Princess Augusta; décédé le 30 juin 1789, St John the Baptist Parish, Louisiane (USA); x Anne STRASBACH, (o le 19 décembre 1719 - Saulxures,67436,Bas-Rhin; fille de Nicolas Strasbach, lui aussi un migrant de la Princess Augusta; d’où postérité); d’où postérité; vit à Paradise Township, York County, qui fait partie de Lancaster County, jusqu’à 1749; puis installation à Frederic County, Maryland; xx Christine MICHEL vers 1760, d’où postérité; en 1769, part pour la Nouvelle Orléans

       1-2-3 Léopold; né vers 1708, maître d’école a la manufacture royale de Bains les Bains; x le 24 avril 1730, à Plaine, 67, avec Catherine VIRY; sont témoins au mariage: un François ORY et un Nicolas ORY dont les signatures sont bien celles des migrants de la Princess Augusta, comme l'a constaté la descendance américaine

       Génération 4

       (sans recherche de l’exhaustivité (33); si je prolonge ce tableau, c’est simplement simplement pour faire le lien avec François-Sébastien ORY, qui migrera au 19ème siècle vers l’Illinois; et aussi pour montrer quels sont les ORY qui fondent Adamsville (34))

       de Pierre (1-1-6-)

       1-1-6-11 Jean-Baptiste ORY, o le 26 juillet 1759 - Schirmeck, 67, Bas-Rhin, ,France, Schwartzbach; + le 28 juin 1829 - Schirmeck x le 9 avril 1795, Schirmeck Marie-Gertrude Batt (1768-1820), dont Marie-Odile 1797-1812 et Ferdinand 1800-1848

       de Jean-François (1-1-9-)
       (les noms des enfants sont connus par la « petition » [= demande d’aide financière] adressée à la Orphan Court par sa veuve en faveur de ses enfants orphelins; ce n’est donc pas un document d’état-civil; ce qui explique que les dates de naissances ne soient en général pas indiquées; ne connaissant pas ces dates de naissance, je ne connais pas l’ordre de naissance des enfants; donc, ci-après, mon semblant de numérotation D’Abo n’est pas à prendre au pied de la lettre en ce qui concerne le dernier chiffre; cependant, je numérote quand même afin qu’on voie à quelle génération appartiennent les enfants et de quels parents ils descendent.)

       1-1-9-1 George Adam « OWREY », o 9 5 1752 Littletown, York, PA, + 23 4 1836 à Adamsville, Crawford, Pa (ville à laquelle il a donné son nom (35): Adamsville, originellement Owreytown; forgeron; soldat de la guerre révolutionnaire; arrive dans le Comté de Crawford au plus tard en 1797 (36); x Mary MC CLELLAND (o 22 4 1766 à Chester County, PA, + 6 9 1844 à Eastfallowfield Township, Crawford Co, Adamsville, PA) le 2 7 1787 à Greensburg, Westmoreland, PA, d’où postérité

       1-1-9-2 John George, o 14 8 1753 Littletown; + 20 10 1844 à Weatherfield Twp, Trumbull, Ohio; sert 9 mois dans l’armée en 1776; avant de s’installer dans l’Ohio, vit 7 ans environ à Westmoreland, Meadville et/ou Crawford Counties, PA (les limites des contés étant fluctuantes, il est difficile de dire s’il s’agit d’un seul lieu qui a changé de statut administratif ou de plusieurs); il y a un George « Owry » qui tient une taverne à Adamsville: peut-être est-ce lui, sous toutes réserves; x Elisabeth EMERY entre 1790 et 1795; d’où postérité

       1-1-9-3 Catherine, o ca 1761

       1-1-9-4 Christina, o ca 1763, x Thomas BURBRIDGE

       1-1-9-5- Mary, o ca 1764, x John VOGUS

       1-1-9-6 Elisabeth, o ca 1767

       1-1-9-7 Eve, o ca 1769; héroïne de la défense de Fort Hanna’s town; célibataire

       John, o ca 1771; capturé par les Indiens lors de l’attaque de la ferme familiale; refait semble-t-il surface dans des conditions tragiques: il est indiqué, dans la History of the Crawforf county, que Adam Owrey, fondateur de Adamsville, avait un frère nommé John, devenu fou en essayant de se frayer un chemin parmi une foule hostile

       1-1-9-8- Martha, o ca 1773

       1-1-9-9 Esther, o ca 1775

       1-1-9-10 Francis, o ca 1777; capturé par les Indiens lors de l’attaque de la ferme familiale; refait peut-être surface: il y avait un « Frank Owry » qui tenait une scierie (saw-mill) dans la jeune Adamsville; bien sur, cela ne nous donne pas l’état-civil de ce Frank Owry, mais j’aurais tendance à l’assimiler à notre « Francis », car le fonctionnement d’une scierie est un de ces métiers du bois qui étaient à la base de l’économie du Salm

       1-1-9-11 Jacob, o ca 1778; tué le 6 5 1782 lors de l’attaque de la ferme familiale par les Indiens

       Génération 5

       1-1-6-11-2 Ferdinand ORY o le 18 avril 1800 - Schirmeck, « Schwartzbach » (boulanger de pain noir); + le 7 février 1848 - Friesenheim, 67, Bas-Rhin, x le 20 avril 1819, Schirmeck, avec Marie-Thérèse MAHON, 1794-1875, dont (entre autres) François-Sébastien

       Génération 6

       1-1-6-11-2-1 François-Sébastien ORY, o 10 janvier 1820 - Schirmeck, Schwartzbach; + le 15 janvier 1890 à Lisle Township, Illinois, Dupage County, U.S.A.; arrive à New-York en 1844
       Marié le 14 août 1844, Lisle Township, Illinois, Dupage County, , U.S.A., avec Marie-Joséphine DORR 1821-1893, d’où postérité.
       « Francois Sebastien Ory, 2nd great grandson of Francois Ory, knew where to go when he arrived in New York in 1844. He traveled to Lisle Township in Illinois where he immediately married Marie Josephine Dörr, whom he knew in France. He purchased farm property on the same day as he was wed. All but two of his ten offspring lived on to have families of their own. His family gravestone is at Ss. Peter & Paul Cemetery, Naperville, IL in the St. Joseph section. »

       Contrairement aux branches de la famille immigrées avant lui, François Sébastien semble catholique; en tous cas, son fils Andrew ( o Lisle le 29 11 1846), était membre de la Western Catholic Union.




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