CHEZ LE FORGERON DE ROTHAU
Le forgeron de Rothau Rothau, année 1736... Cela fait deux ans que le maître maréchal a rejoint ses ancêtres... S’il vous prend fantaisie de demander où se trouve la forge WIEDEMANN, votre interlocuteur rectifiera: il n’existe aucune forge WIEDEMANN à Rothau; y a bien un forgeron, mais c’est maintenant Jean-Martin NITSCHELM. Remarquez qu’il ressemble beaucoup à feu Jean-Georges. C’est, lui aussi, un fantôme à grand chapeau, venu du Val de Munster, qui hachepaille (26) au milieu des étincelles, entre deux grands coups de marteau. Il s’est glissé dans les chaussures de Jean Georges WIEDEMANN, il a repris sa forge, il a épousé sa veuve et il élève ses enfants. Laissez moi donc vous présenter la petite famille: il y a là Jean-Martin NITSCHELM, sa femme, Anne Marguerite GROSHENS veuve WIEDEMANN, et quatre enfants vivant comme frères et sœurs: un garçon (Jean Michel WIEDEMANN) et trois filles (Anne-Marie WIEDEMANN; Anne-Catherine NITSCHELM; Marguerite NITSCHELM.) Ceci pour s’en tenir aux enfants qui vivent… nous devons, là encore, imaginer une vie de famille en permanence attristée par des deuils de jeunes enfants… mais pas, à priori, par des rivalités tenant au caractère recomposé de la famille; nous avons plusieurs indices montrant que Jean-Martin NITSCHELM est en principe un bon beau-père (réussite des jeunes WIEDEMANN; goût de Jean-Martin pour le prénom Jean-Georges, ce qui dénote a priori de l’affection pour le fantôme de celui dont il occupe la maison, la forge et le lit) Pour ce qui est de la seconde nichée de Jean-Martin, c’est à dire la descendance NITSCHELM/HOLWECK, elle appartient à une autre époque, puisque les naissances commencent en 1756. Alors, n’en parlons pas pour le moment. C’est déjà assez difficile de parler d’une époque à la fois.
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