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Index Les enfants de la PRINCESS AUGUSTA




SUR LES MERS, EN 1738

The British Superintendant of the Northern Indians

       En 1738, deux ans après la Princess Augusta, un bateau arrive d’Irlande avec à bord un Anglais du nom de William JOHNSON (1715-1774). Il s’installe dans la région de New York où il hérite une importante propriété. C’est un commerçant avisé, mais honnête, qui comprend d’emblée le moyen d’avoir avec les Indiens des relations à la fois amicales et fructueuses: faire avec eux le commerce de la fourrure et s’y comporter honnêtement.

       C’est d’ailleurs ce que font les Français, qui ont de bonnes relations avec les Indiens… Enfin, en général, parce que, plus d’une fois, Sir William sait ce qu’il faut faire pour mettre les Indiens du côté anglais. Cette habileté lui vaudra le titre de British Superintendant on the Northern Indians. Cela veut dire que Sir William est LA personne en charge des relations avec les Indiens. Il ne détient cependant pas le pouvoir politique suprême, et il ne réussira pas à empêcher l’Angleterre d’avoir une attitude trop avide vis à vis des Indiens. Malgré tout ce qu’il peut dire sur l’importance du commerce de la fourrure, la colonisation anglaise reste de type agricole, ce qui revient à un mode d’occupation du sol incompatible avec les intérêts des trappeurs.

       Sir William déploie une énergie considérable pour négocier des traités entre Anglais et Indiens sur le tracé de la frontière, mais il échoue à les faire respecter par les Anglais; probablement la tâche était-elle impossible dans le contexte que nous venons de voir: immigration massive de personnes voulant toutes leur lopin de terre et incapables de le payer (à supposer qu’elles le souhaitent).

       Il y plus grave: un acteur majeur de cette période est la Ohio Company, dont l’objectif même est de s’emparer de terres à l’Ouest des territoires anglais et de les revendre avec profit. Dans un tel contexte, comment Sir William peut-il être accueilli quand il explique qu’il faut privilégier le commerce de la fourrure plutôt que l’agriculture? Par un grand «Cause toujours, tu m’intéresses», je suppose.

       Sir William réussit à gagner partiellement les Indiens à la cause anglaise, et joue un rôle important dans la victoire anglaise durant la Guerre de Sept Ans; il est généralement considéré comme ayant réussi dans sa tâche; en tous cas, il a atteint les objectifs que l’Angleterre lui avait fixés. Quant aux objectifs d’honnêteté vis à vis des Indiens qu’il s’était fixés lui-même, c’est une autre histoire.


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