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Index Les enfants de la PRINCESS AUGUSTA




LES FRERES MORAVES, EN QUELQUES DATES

Il y a deux implantations principales, à savoir celle de Nazareth/Bethléem en Pennsylvanie, et celle de Bethania/Bethabara, alias Wachovia en Caroline du Nord.

Implantation de Nazareth/Bethléem (Pennsylvanie):

1740: fondation, en Pennsylvanie, de Nazareth, à la fois par des Moraves venus de Georgie et par un «Evangelist», George Whitefield; l’implantation a du succès, mais des désaccords avec Whitefield conduisent à la fondation de Bethléem (à proximité)

1740: première célébration de Noël en Pennsylvanie, dans une maison en rondins; le Reverend Peter BOEHLER chante des hymnes de sa composition, puis on prend la sainte Cène avec ce qu’on a: des gâteaux de maïs représentent le pain, et du «café» de seigle grillé représente le vin

1741: fondation de Bethléem, implantation Morave de Pennsylvanie; les deux implantations ont du succès, et les défrichements vont bon train; il est à noter que le mode de vie est communautaire: les terres sont communes et appartiennent à l’Eglise; les fidèles sont organisés en «choirs» (chœurs) qui les associent à la fois pour le culte et le travail; la vie quotidienne implique une stricte discipline; cette organisation dure jusqu’en 1762

Portrait d'une femme morave. Le noeud rose autour du	cou indique qu'elle est célibataire. Si elle était mariée, le noeud serait bleu. Peinture mise en ligne par l'Eglise Morave sur ce site:
http://bdhp.moravian

1742: visite de ZINZENDORF en Pennsylvanie; il est heureux de voir la façon dont son Eglise prend tournure, et insiste sur l’idée de conversion des Indiens; ses efforts d’unification des différentes Eglises présentes sur place échouent

1745-1762: c’est la grande époque du fonctionnement communautaire dans l’implantation Morave de Bethléem/Nazareth (villages jumeaux) en Pennsylvanie; terres et outils appartiennent à l’Eglise; les membres sont divisés en classes d’âges appelées «chœurs», qui structurent tant le travail que la prière (celle-ci devant être permanente, ce qui implique d’organiser des tours de rôle); ils travaillent collectivement, ils sont logés et nourris mais non payés; cependant, ceux qui possèdent quelque chose peuvent le garder; il n’y a pas de pauvres; une certaine égalité règne; elle se combine avec un certain côté aristocratique, car ZINZENDORF a des relations, et l’Eglise Morave est à la mode; Ducs et Comtesses y font de fréquentes visites; un autre point à souligner, c’est l’activité missionnaire: les Moraves veulent convertir les Indiens; cela leur donne l’occasion de s’enfoncer à l’intérieur des terres et d’y jouer le rôle d’explorateurs… en involontairement d’espions lors des guerres indiennes

Jacob CHRISTMANN fait en principe partie de la communauté (42).

1756: fondation de Lititz, en Pennsylvanie, pour des personnes souhaitent avoir quelque liens avec l’Eglise Morave sans toutefois accepter un degré d’engagement allant jusqu’à la vie communautaire

1759: Bethléem a 618 habitants, Nazareth 268; l’ensemble est complètement autonome

1762: époque où les choses vont mieux et où le mode de vie devient plus classique, c’est à dire fondé sur la famille et sur l’entreprise individuelle; l’Eglise reste cependant propriétaire des terres dont les familles ne sont que locataires; la « privatisation » n’est donc que partielle et réversible

Guerre révolutionnaire: l’Eglise Morave essaie de rester pacifiste; elle y a du mal; elle se fait mal voir; certains de ses membres acceptent d’ailleurs de rendre quelques services, supposés non-militaires, mais pouvant aller quand même jusqu’à du renseignement; Bethléem sert d’hôpital; un de ses plus célèbres patients est Lafayette

1844: la communauté s’ouvre aux non-Moraves et l’organisation économique se banalise complètement

Implantation de Wachowia/Bethabara/Bethania(Caroline du Nord)

1752: achat de 100 000 acres en Caroline du Nord par Spangenberg; cet espace est appelé Wachovia, d’après le nom d’une terre du Comte de Zinzendorf; on est à proximité d’un fort à palissade nommé Bethabara

1753: arrivée des premiers colons, un groupe d’hommes choisis pour leurs capacités, professionnelles et autres, à bâtir une implantation de toutes pièces

1754 et 1755: arrivée d’autres colons, en particulier les premières femmes

1759: choix d’un site en vue de l’implantation d’un vrai village; ce sera Bethania; les premières maisons sont construites durant l’été de cette année; puis, une épidémie de typhus tue dix colons

LES FRERES MORAVES ET LES INDIENS

1742: ZINZENDORF insiste sur l’importance de convertir les Indiens; il rencontre des délégués des Six Nations au domicile de Conrad WEISER (important dirigeant de la Pennsylvanie, un temps membre du Ephrata Coister) et les persuade d’accepter l’activité missionnaire morave; une autre réunion a lieu dans le petit village indien de Shamokin, Madame Montour servant d’interprète

D’une façon générale, les Moraves traiteront toujours les Indiens en égaux, malgré certaines ambiguïtés que le lecteur remarquera lui-même. Les Moraves paient tout ce qu’ils achètent et ne se comportent jamais en squatters.

1743: la colonie de New York interdit son territoire aux Moraves, suspectés d’être pro-français en raison de leurs bonnes relations avec les Indiens

1745: deux missionnaire moraves sont emprisonnés à New York, toujours pour les mêmes suspicions; il faut toute la diplomatie des plus hautes autorités de Pennsylvanie pour les faire libérer

L’activité missionnaire s’étend année après année, atteignant même des tribus à l’ouest du Mississipi; les Moraves sont donc aussi des explorateurs; il n’est pas certain que cela n’ait jamais porté préjudice aux Indiens; durant la guerre de Sept Ans, les Moraves seront plus d’une fois espions involontaires: ils connaissent assez les Indiens pour avoir vent de leur projet; plus d’une fois, ils préviennent des fermiers d’une attaque indienne, certes avec les meilleures intentions du monde, mais quand même… ils ne considèrent pas ce genre de renseignements comme une participation à la guerre…

24 novembre 1755: massacre de la mission Gnadenhutten: les Moraves s’aperçoivent avec surprise qu’ils n’ont pas que des amis parmi les Indiens; des Indiens de Gnadenhutten qui ont échappé au massacre viennent se réfugier à Bethléem; cette petite ville est d’ailleurs envahie de réfugiés, blancs ou Indiens, car la Guerre de Sept ans a commencé; des Indiens amis patrouillent dans les rues du village et dans les bois; ils chassent et ils pêchent de façon intensive pour subvenir aux besoins des réfugiés; les Moraves complètent en achetant du grain à l’extérieur, car leur propre récolte a été mauvaise.

Pendant ce temps (peut-être est-ce vrai, peut-être est-ce une légende, mais en tous cas elle est chère au cœur des Moraves), une tribu hostile rôde à l’extérieur, cherchant à attaquer; elle en est dissuadée quand elle entend le grand trombone du chœur qu’elle prend pour la voix du Grand Esprit les prévenant de ne pas approcher; Bethléem apprend cela plusieurs mois après par un Indien converti

D’une façon générale, pendant la Guerre de Sept Ans, les Moraves sont pris entre deux feux; ils sont suspects de sympathies pro-indiennes et pro-françaises, et, en même temps, il leur arrive à eux aussi d’essuyer des attaques indiennes

1744: ouverture d’une école pour étudier les langues indiennes

1752: création du auberge en rondins à Bethléem pour y loger les visiteurs indiens


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