table des matières, tome 2
ETRE MEUNIER



       En 1773, l'autorité fait établir un "Etat des moulins et autres usines établis dans les Bans des villes, bourgs et communautés de la province d'Alsace".

       Ceci nous donne quelque idée de ce qu'était un moulin à l'époque. Etabli sur une rivière, il se caractérisait par sa ou ses grandes roues entraînant un mécanisme. Le moulin pouvait servir à faire de la farine, mais aussi à faire de l'huile. Le document de 1773 assimile même les scieries aux moulins, probablement parce qu'elles sont conçues autour du même principe de base : l'énergie est fournie par la rivière et actionne une grande roue qui actionne le mécanisme proprement dit.

       Le meunier est la personne qui sait actionner le moulin.

       Il peut être propriétaire ou adjudicataire. Dans ce dernier cas, il pourra être relativement mobile, car les adjudications étaient de courte durée. En tous cas, il sait que sa richesse réside dans son savoir technique. Le cas le plus parlant est :

       Celui des Claude, à l'origine d'une grande dynastie de meuniers et d'instituteurs.

       A la fin du siècle, nous avons aussi les Widemann, et, là encore, nous voyons le caractère central du moulin dans la vie économique du pays.

       Jean-Michel Widemann épouse Sara Claude (nièce de Jacques Claude, meunier au Trouchy et l'un des premiers instituteurs valables du Ban de la Roche) ; s'il peut s'offrir un moulin, c'est sans doute grâce à l'argent qu'il a gagné comme maréchal ferrant, et grâce au savoir technique qui lui vient de la famille de sa femme ; il est également proche de l'instituteur Jean-David Bohy. Il est donc en prise directe avec toute l'intelligentsia de Rothau.

       Aux générations suivantes, nous verrons une branche qui gardera le moulin, cependant qu'une autre diversifiera l'activité de forgeron jusqu'à en faire une véritable petite entreprise de mécanique, spécialisée dans les pièces pour moulins et scieries.

Extraits de l'Etat des moulins et autres usines au Ban de la Roche
(Archives départementales du Bas-Rhin, cote C 404, 60)
Village Quantité de moulins ou usines Quantité de tournants dont chaque moulin ou usine est composé Rivière sur laquelle il est installé Année ou date d'établissement Noms des propriétaires ou fermiers
Rothau 2, dont une huilerie 4, dont 2 à chaque La Rothaine 1724 et 1764 La veuve Vomincourt
Neuviller 2, dont une huilerie;
une scierie
3, dont ???;
1
Le Ringelsbach
la Rothaine
1709 et 1743
1692
Michel Malaisé
Claude Amel
Wildersbach 1 à moudre 1
1
Le ruisseau de Froidegoutte 1573 Quirin Malaisé
Fouday 3 dont 1 huilerie 6 dont 2 à chaque La Chergoutte ?? 1570
?? 1707
Nicolas Maréchal, Jacques Claude et Jean-Jacques Bernard
Waldersbach 3 3 dont 1 à chaque Idem 1570
1708
1720
Les héritiers de Georges Caquelin
Jean Nicolas Claude
Jean Nicolas ???
Bellefosse 1 ??? 1 Idem 1573 Jean-Nicolas Claude


Les Claude, une dynastie de meuniers et d'instituteurs au Ban de la Roche

(Pour les générations 1 à 3, voir le tableau annexé au chapitre
A Befoss, to haye ben, merci.)

Génération 3

1-2-1 Nicolas Claude, 1680-1749 ;

1-2-2 David Claude , o à Bellefosse ; b 24 6 1683 à Waldersbach ; + 7 9 1731 à Waldersbach ; x 9 7 1709 à Waldersbach avec Marie-Salomé Bernard ;

1-2-3 Jacques Claude, o 1 mai 1727 ; + 29 avril 1801, meunier au Trouchy (le moulin a disparu mais le chemin qui y conduisait est toujours cadastré "Chemin du moulin", et les prés qui lui faisaient face "Devant le moulin") ; instituteur traditionnellement présenté comme formé par Stouber (en réalité voir aux chapitres suivants pourquoi je pense qu'il était déjà très compétent avant de rencontrer Stouber) ; x à Anne-Marie (Marianne) Wiedemann, :

1-3-1-Christophe o 24 juin 1680 ; 31 décembre 1745 à Belmont ; x 13 avril 1705 à Belmont avec Marguerite Morel ; d'où Joseph ( 1712 - ? ) ; Marie Salomé ( 1715 - 1773 ) ; Anne Marguerite ( 1717 - ? )

Régine Claude, épouse Verly , fille de Claude Claude (1-3) et de Mougeotte Neuviller ; o ca 1686 Belmont ; + 11 4 1751 Belmont ; x 2101 1710 Belmont avec Jean Verly ; sans numéro d'Aboville puisque c'est une fille ; si c'était un garçon, elle serait 1-3-quelque chose ; je souhaite cependant la placer ici, parmi ses cousins germains "intellos", car nous devons probablement lui attribuer une part de l'intelligence de sa descendance ; sa fille, Anne Verly, épouse de Jean Banzet, lit pour se distraire Hildegard von Bingen, une grande mystique du Moyen Age ; sa petite fille est la fameuse Sara Banzet

Génération 4

De Nicolas :

???

De David :

Sara (pas de numéro d'Aboville : c'est une fille !) ; b 1 8 1723 à Waldersbach ; + 8 4 1774 à Rothau ; x 8 2 1746 à Rothau avec Jean-Michel Wiedemann, meunier, maréchal-ferrant, armurier, dont Louis Widemann

De Jacques :

1-2-3-1 Jean-Jacques Claude, o le 2 décembre 1758 ; meunier et instituteur ; x Catherine Chistine Masson, fille de Werner Masson, instituteur

1-2-3-2 Jean-Nicolas Claude, o le 13 juillet 1768, + le 14 avril 1852 ; meunier puis instituteur ; accueille des pensionnaires pour améliorer ses revenus.

De Christophe

1-3-1-1-Joseph

De Régine x Verly
(entre autres)
Anne, o 31 1 1715 ; x 12 10 1734 à Jean Banzet, dont Sara

Génération 5

De Sara Claude , épouse Wiedemann
Louis Widemann (descendant des Claude en ligne féminine, donc pas de numéro d'Aboville dans ce patronyme)
, o 23 8 1758 Rothau ; + 12 2 1822 Rothau ; meunier ; x Catherine-Marguerite Bindel, de Dorlisheim, d'où Théophile

De Jean-Nicolas :

1-2-3-2-1 Jean-Frédéric, 1801-1880, instituteur

De Régine Claude épouse Verly :
Sara Banzet ; servante de Madame Stouber ; auteur d'un journal ; fine observatrice de son temps ; créatrice des premières écoles maternelles au Ban de la Roche

Génération 6

De Louis Widemann époux Claude :
Théophile Widemann
; o 18 12 1798 Rothau ; + 15 08 1764 Rothau ; meunier, boulanger, propriétaire, agriculteur, maire de Rothau

De Jean-Frédéric Claude

1-2-3-2-1-1 Louis-Frédéric, o 24 aout 1832 ; instituteur ; x en 1868 avec Elise-Emilie Rochel, institutrice chargée de l'asile et du poele à tricoter (c'est à dire de l'école maternelle)

1-2-3-2-1-2 Henri Edouard, o le 2 novembre 1840, instituteur (à Plufgriesheim)

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Autre lignée : les Claude de Wildersbach

(Sans liens formels repérés avec la lignée des Claude de Bellefosse traitée précédemment ; mais le fait que deux familles homonymes aient l'une et l'autre produit des meuniers conduit à supposer que ces deux lignées se rejoindraient plus haut dans l'arbre si les données étaient suffisantes pour monter davantage ; en effet, le métier de meunier était très qualifié et supposait un fort apprentissage, dont la famille était le lieu naturel
A noter que le nom des Claude de Wildersbach paraît s'arrêter avec Jean-Wolf, faute de descendance masculine ; ce qui nous surprend fort, car nous retrouverons plus tard des Claude à Wildersbach, qui paraît être un des fiefs de la famille ; il semblerait donc que les "chaînons manquants" dont nous avons plusieurs fois soupçonné l'existence soient au moins pour partie des fils de Jean-Wolf impossibles à retrouver en archives ; à rapprocher peut-être du fait qu'il s'agit d'une famille ayant des alliances anabaptistes : voir alliance Sommer à la génération 5 )


Avant Dimanche Claude :
Un Glade Miller, meunier à Waldersbach en 1613 ; il est impossible d'interpréter cet ensemble onomastique avec certitude ; si Glade (Claude) doit s'analyser comme un prénom, ce meunier peut descendre de n'importe quelle famille du pays, car Miller peut être un nom "de circonstance", que l'individu peut perdre s'il cesse d'être meunier ; mais il est également possible que Glade soit un prénom devenu héréditaire ; voire un nom de famille ; dans ce cas, Glade Miller voudrait dire Claude le meunier

Génération 1
Clad Mougeon Colas (Dimanche Claude); + 19 janvier 1677 à Wildersbach ; messager ; x N Waldpurg ; d'où Jean-Wolf

Génération 2
Claude Jean-Wolf, o vers 1632 ; + 25 mai 1702 à Wildersbach ; messager et forestier (1702), meunier en 1677, hôte en 1685 ; x Catherine Vonier, d'où Anne-Marie ; xx Ganier Barbe, d'où Catherine (sans postérité connue)

Génération 3
Claude Anne-Marie , o 9 novembre 1671 à Wildersbach ; + 12 août 1745 à Wildersbach ; x 27 mai 1698 à Neuviller avec Dimanche Müller (fils de Thomas Mûller et de Mougeotte Neuviller ; mariés le 11 février 1668 à Waldersbach ; Thomas Müller étant auparavant né dans le canton de Berne) ; d'où Müller Justine-Catherine et Madeleine

Génération 4
Müller Justine-Catherine ; o 3 juin 1709 à Wildersbach ; + 18 mars 1760 à Wildersbach ; x 3 juillet 1731 à Neuviller la Roche avec Jean-Michel Groshans

Müller Madeleine ; o 16 septembre 1698, , Wildersbach, x le 2 avril 1720 ; d'où : (génération 5) Jean Nicolas (né le 9 août 1724, Belmont ; + le 30 mai 1784, Moussey, x en 1750 avec Anne Marie SOMMER, née entre 1728 et 1730, décédée le 1er mai 1780, à Fouday

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Observation : il y a encore deux ou trois meuniers nommés Claude, à Waldersbach, auxquels il m'a été impossible de faire correspondre un individu généalogiquement identifié ; il s'agit de : Jean-Nicolas Claude, signalé meunier en 1750 et 1773 ; Nicolas Claude signalé meunier en 1780 (peut-être le même) ; David Clade, signalé meunier en 1780 ; en fait ce ne sont pas les Nicolas Claude et les David Claude qui manquent, mais les dates correspondent mal.

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Observation : ce tableau n'est pas complet ; en particulier, il a été impossible d'établir des liens formels avec les ancêtres de l'industriel Jonathan Claude, dont la généalogie est étudiée dans un prochain chapitre ; il y a un cependant de forts faisceaux d'indices le rapprochant de la (des ?) dynastie (s ?) de meuniers ; mais manifestement il y a des chaînons manquants.

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Autre lignée ?

Adam Claude, né 10 février 1743 à Belmont, + 16 février 1779, Wildersbach ; x le 22 janvier 1765, à Belmont, avec Marie Marguerite CHRISTMANN, née 22 AVR 1744, Neuviller laRoche, décédée 29 avril 1787) Wildersbach, dont Jean Michel

Jean-Michel, né le 14 janvier 1776, Wildersbach, décédé 15 février 1828, Belmont, Garde-Foret. ; x avec Rébecca HERZOG, dont Frédérique

Autre lignée ?

Nicolas Claude , o 22 novembre 1683 ; Waldersbach ; + le 23 novembre 1752 , Fouday ; x Agnès Georges, de Neuviller, dont Jean Nicolas

Jean-Nicolas Claude , o 1717 Waldersbach ; x le 1er février 1752, , Waldersbach Catherine ROCHEL, dontJean

Jean Claude, o le 13 novembre 1768 - , Waldersbach ; x le 17 mai 1815, , Fouday, avec Marguerite Victoire LOUX (+1837), dont Frédéric Julien

Frédéric-Julien Claude, ole 10 février 1825 - , Fouday ; x le 26 février 1851, Fouday France, avec Sophie CHRISTMANN, dont Henri Prosper (1859-1931)




ELEMENTS GENEALOGIQUES

La famille Caquelin

Au recensement de 1534, un Claus Cackelin meunier à la Haute Goutte



Génération 1
Caquelin Didier ; o vers 1615 ; meunier ; + vers 1677 à Waldersbach ; x 3 juin 1644 à Waldersbach avec Marguerite Vonier ; d'où Didier (+ 1672) ; Mougeotte (+ 1712, x Jean-Nicolas Christmann) ; Christian (1651-1729, x Régine Claude, xx Anne Verly) ; Régine (1654-1712, x Didier Claude) ; Catherine (1655-1716, x Didier Bernard) ; Jean (+ 1675) ; Dimanche (+ 1672)

Génération 2
- Christian Caquelin, x Anne Verly, dont Anne-Marguerite (x Didier Loux)
- Catherine, b 25 12 1655 à Waldersbach ; + 10 11 1716 à Fouday ; x Didier Bernard ; dont enfants nés à Solbach et baptisés à Waldersbach : Jeanne (illégitime, o et + 1680 ; Marie-Salomé (1683-1733, x David Claude) ; Jean ( 1685-1769, x Catherine Loux) ; Didier (+ 1739, x Régine Krieger) ; Michel ((1688-1768, x Odile Loux) ; Jean-Martin (+1769, x Odile Georges) ; Claude (1664-1773, x Marguerite Morel, xx Marie Pelletier) ; Nicolas (1698-1782, x Catherine Bernard)