Le pays de Salm est une curiosité. Petite région forestière des Vosges, coincé entre l'Alsace et la Lorraine, il réussit à être indépendant jusqu'en 1793 à l'intérieur d'un territoire de 20 kilomètres sur 12 environ. Avant cela, ses frontières avaient fortement varié, car, elles obéissaient au système féodal, si bien qu'il suffisait d'une vente ou d'un partage pour faire varier fortement les limites du territoire. A l'origine, le nom de Salm est celui d'une lignée non pas vosgienne mais luxembourgeoise, et le premier village de Salm se situe dans l'Ardenne (Luxembourg belge). La famille de Salm étendit ses possessions vers le Sud, puis, un partage sépara Salm en Ardenne de Salm en Vosges, objet du présent ouvrage. Nous allons suivre le destin de ce petit territoire qui n'en fut pas moins un grand pays. Au Moyen Age, la famille de Salm était apparentée aux plus nobles familles d'Europe et cousinait avec les rois de France, les évêques, les Papes et les Empereurs. La politique des Comtes de Salm est marquée, tout au long de l'histoire du pays, par la rivalité avec les abbés de Senones, qui leur disputaient le pouvoir temporel. Le Salm est un pays de forêts faiblement peuplé et faiblement urbanisé. Cependant, une implantation humaine assez importante se situe au Nord Est. Il s'agit du gros village de la Broque, auquel il convient d'ajouter les mines de fer et les forges de Framont. Au 19ème siècle, comme l'ensemble des Vosges, il se développa une importante industrie textile qui prit la suite des mines en déclin. Au plan culturel, ce pays a produit une riche mythologie sous forme de légendes. Au plan généalogique, la zone la plus peuplée est l'ensemble que l'on peut appeler, au choix : La Broque (nom moderne officiel), Vipucelle (nom de l'ancienne paroisse, et donc terme pertinent pour nos recherches avant la révolution) ou le Ban de Salm (terme administratif du Moyen Age : le ban était le territoire dépendant d'un château, ici le château de Salm). Les plus anciens registres paroissiaux de la paroisse de Vipucelle datent de 1678. Au delà de cette date, pour étudier les familles, il faut utiliser des documents de secours. Ils existent dans une certaine mesure, mais ils ne permettent pas une étude généalogique allant jusqu'au tracé de tableau, car les noms de famille sont restés variables tout au long du 17ème siècle. On portait en général, comme nom de famille, soit le nom de son métier, soit le prénom de son père, ce qui ne permet pas de tracer des tableaux au delà de 1678 (sauf pour les familles particulièrement veinardes qui ont un nom rare). Cependant, un certain nombre d'éléments rattachent ma famille au pays de Salm :
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