Suites de guerre


     BADONVILLER, au soir du 11 nov 1918, n'est, au même titre que des centaines de communes françaises, qu'un champ de ruines. Encore que de grands combats n'aient plus eu lieu après la fin 1915. Les Vosges sont un "secteur calme" où l'on envoie les divisions au repos, pour se "refaire" après les offensives de "grignotage" de Joffre, le carnage de Verdun où, pour ne pas laisser la ville aux mains de allemands, on va laisser assassiner des centaines de milliers d'homme. Car Verdun, ce n'est que cela, une offensive n'ayant que pour but de prendre la ville en "saignant l'armée française", objectif minable du haut commandement allemand, auquel on n'oppose qu'une autre politique minable: ne plus perdre un mètre du cher sol français.
     Il en sera de même au Chemin des Dames, où un général réussira à convaincre presque tout le monde qu'il a trouvé la formule miracle pour vaincre l'ennemi... Cette arnaque du nommé Nivelle coûtera encore des centaines de milliers de morts, dont mon grand-père à La Malmaison, blessés et disparus. Très peu de grands, dans ces généraux, dont la digne descendance s'appelle Gamelin, qui a tout appris auprès de Joffre au Grand Quartier Général, et sera commandant en chef en 39 - 40.
     Il aura fallu attendre le milieu de 1917 pour que l'on commence à s'occuper du bien-être du soldats. Parce qu'ils se sont mutinés et que les politiciens ont eut peur. Permissions, nourriture, repos loin de lignes, et enfin un chef, Pétain, auquel je ne ferai qu'un seul reproche: sa santé de fer et sa longévité à toute épreuve.
     Ce sont des troupes en forme qui défilent dans la commune en novembre 1918 pour aller s'implanter en Alsace, vers le Bas-Rhin.




     Début 1919, les habitants revinrent de leur exil forcé et fondèrent une des premières coopérative de reconstruction. L'œuvre de relever les ruines était énorme, mais ce sont les habitants qui la prenait en main, et la menait a terme en moins de dix ans, grâce aux allocations d'Etat.
     Les 12 août étaient, à l'époque, l'occasion de rappels de mémoire, célèbrés dans le recueillement.

QUELQUES DATES DES ANNEES 20

Dès 1920
Lancement d'une souscription pour élever un monument aux Morts

21 juin 1921
Remise de la Croix de Guerre par le Ministre du ... Commerce, Mr Dior

Croix de Guerre 1914-1918,
Citation de la Ville de Badonviller à l'ordre de l'Armée,
décret du 3 juillet 1920.
"Ayant eu à supporter, au début des hostilités, les souffrances de l'occupation et la destruction systématique de l'envahisseur, sut conserver ensuite, aux cours des nombreux bombardements qui se succédèrent jusqu'à l'Armistice, un courage stoïque au milieu des privations de toutes sortes et des dangers continuels, prouvant ainsi l'indomptable énergie de ses habitants et leur foi en la victoire".


28 octobre 1923
Inauguration de l'Hôtel de ville reconstruit.

31 octobre 1923
Choix du projet de Monument au Morts, de MM. Antoine, architecte et Bachelet, sculpteur.

14 juillet 1924
Inauguration du monument du 358e RI

19 octobre 1924
Baptême des cloches de l'église

Quelques photos de l'époque, avec mes remerciements à Mrs COULON fils et petit-fils
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22 novembre 1925
Inauguration de l'église reconstruite

1er août 1926
Inauguration du Monument aux Morts en présence du Mal Joffre





20 AVRIL 1929

Sur rapport du Ministre de la Guerre et du Ministre de l'lntérieur,
La Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur
est conférée à la ville de BADONVILLER
pour le motif suivant:

" Ayant eu à supporter au début des hostilités les souffrances de l'occupation, et la destruction systématique de l'envahisseur, sut conserver ensuite, au cours de nombreux bombardements qui se succédèrent jusqu'à l'armistice, un courage stoïque au milieu des privations de toutes sortes, et du danger continuel, prouvant ainsi l'indomptable énergie de ses habitants et leur foi en la victoire. "

68 VILLES, dont 4 étrangères, ont reçu cette décoration.