Cette page reprend entièrement le texte de Louis Schaudel.

       Ce grand événement débuta à Badonviller par une assemblée du Tiers-Etat tenue, le 17 mars 1789, dans l'Hôtel de Ville. La ville, comptant alors 380 feux, choisit comme députés : Joseph DUPARGE, prévôt; Ferdinand PLEIGNER, syndic; Louis-Joseph CHENAL, rentier; Joseph-Hubert GANIER, négociant, chargés de porter le cahier de remontrances de la ville, à Lunéville pour l'assemblée fixée au 23 mars, devant le lieutenant-général du baillage. Ce cahier comprenait 31 articles, dont les extraits suivants nous intéressent plus particulièrement :

Le Tiers-Etat demande :
  1. Qu'aucun impôt ne puisse être établi ou prorogé, que du consentement de la nation.
  2. Qu'on achève la route de d'Ogéviller à Badonviller et qu'on la prolonge jusqu'à Allarmont.
  3. La suppression des maîtrises des eaux et forêts et le rétablissement de la gruerie de Badonviller.
  4. Qu'on rende aux forgerons, boulangers, cloutiers, tonneliers, etc, le droit de prendre le bois nécessaire à leur profession dans les forêts du roi, droit qui leur avait été concédé en 1596.
  5. L'autorisation de défricher les bois communal, dit de la Voivre contenant 200 arpents.
  6. Que le prévôt de Badonviller juge en dernier ressort jusqu'à 150 livres et que la procédure soit simplifiée.
  7. L'abolition de la banalité des moulins.
  8. Que le sel soit moins cher et de meilleure qualité.
  9. Que le tabac soit meilleur et le prix diminué de moitié.
  10. La suppression de la dîme des pommes de terre.
  11. La suppression du droit de guet et de garde au château de Pierre-Percée qui est ruiné.
  12. Que la police soit administrée par les officiers municipaux.
  13. L'établissement d'un impôt unique pour tous les besoins de l'état.
  14. Que le clergé et la noblesse supportent leur part de cet impôt.
  15. Que les ministres soient responsables de leur administration et punis dans le cas de prévarication.
  16. La suppression de la vénalité des offices et la gratuité de la justice.
(Malheureusement, Louis Schaudel, pour faire court, n'a pas noté l'ensemble de ces cahiers, donc il ne me reste qu'à les retrouver...)

       Le 2 août 1789, il est établi un comité de sûreté et on organise la milice bourgeoise.
       Le 20 septembre 1789, on décide de fixer au dernier dimanche d'octobre la nomination des membres du conseil général de la commune. Ces membres sont choisis parmi tous les habitants, sans distinction de nobles, clercs,et roturiers, au nombre de 25 et renouvelables tous les ans par cinquième. Le conseil général choisit, tous les 3 mois, le comité permanent de la ville, composé de 6 membres, d'un syndic et d'un greffier.
       Le premier comité permanent élu était composé d'Antoine CHAURAND, curé; Jean-Baptiste BRAZY, chapelain; du comte de BANNEROT; de Pierre-Blaise LESAINT; Nicolas CHARTON; Dieudonné GOUTTIER; le sieur CATABEL, syndic et Joseph AUBRY, greffier.
       On sait que l'hiver 1788-1789 fut l'un des plus rigoureux dont, à l'époque, on ait conservé la mémoire: "un grand nombre d'arbres ont été gelés; les moulins n'ont pu moudre et on a été sur le point d'éprouver une famine. La récolte, en 1789, fut mauvaise dans tous les grains; les pommes de terre, qui sont la ressource de cette province, ont manqué partout."
       Aussi, à la date du 6 octobre 1789, le conseil général vote-t-il un emprunt de 10 000 livres, pour acheter des grains et des pommes de terre à distribuer aux indigents.

       Les idées nouvelles avaient trouvé ici et dans plusieurs localités voisines un terrain favorable.

*********************************
Conclusion de Louis Schaudel




Société Philomatique Vosgienne
1870
Armée de l'Est

Combats autour de Badonviller


       Le 19 septembre 1870, le commandant Brisac doit laisser son commandement du 2è bataillon des gardes mobiles de la Meurthe, par ordre du préfet de Vosges, afin de tenter de détruire le tunnel de Lutzelbourg sur la ligne de chemin de fer Strasbourg- Paris.

       Le 19, dès le reçu de ses instructions, le commandant Brisac était parti d'Epinal pour étudier sur place avec le capitaine du Génie Varaigne, échappé de Sedan, et Mr Pignatel, avoué à Sarrebourg, dont le dévouement et la parfaite connaissance des lieux devaient assurer un concours précieux, les mesures à prendre pour la destruction du tunnel. En prévision de cette opération, le capitaine du génie Mr de Lanoé avait été détaché de Langres avec quatre sapeurs, la poudre était à Epinal, les guides fournis par l'administration des forêts étaient à leur poste; le bataillon de la Meurthe pouvait arriver de St Dié par une marche rapide de trois jours se retirer par la montagne après l'opération.
  •        «Elle paraissait facile, ces messieurs avaient pu parcourir, sous un déguisement, la partie des Vosges comprise entre Raon l'Etape, Badonviller et Lutzelbourg, s'arrêter au pied du pont viaduc sur lequel circulaient des trains de troupes, de chevaux et de canons dirigés sur Paris, et prendre les mesures propres à l'exécution de l'ordre reçu. Malheureusement, ce coup de main.....devenait d'une extrème difficulté. Revenant sur leurs pas, ils retrouvèrent les localités qu'ils avaient vues libres d'abord, occupées par de forts détachements allemands. Toutes les routes depuis Lutzelbourg jusqu'à Badonviller étaient sillonnées par des partis de cavalerie. A Badonviller même se trouvaient 1200 hommes, qui, la veille au soir avaient cerné la ville, empèchant quiconque d'en sortir. Tombés dans ce piège, le commandant Brisac et ses deux compagnons ne purent s'échapper que grâce au dévouement d'un habitant, Mr Marotel.»
       .......Le général Werder avait envoyé, le 18 septembre, le major Elern avec le 3ème batailon du 2è régiment de Landwehr, des grenadiers de la garde, deux pelotons du 2è régiment de hussards de réserve et deux pièces de la batterie légère de la garde. Passant pas Saverne et Sarrebourg, cette colonne arrivait le 20 aux environs de Blâmont où elle jetait des partis vers le sud; le 21 elle occupait Badonviller.

Si vous désirez lire la suite de ce récit,
voir la suite avec