Le Salm, ainsi que les terres dépendant de l'Eveque de Strasbourg et le Val de Villé, sont catholiques.

       Barr et le Ban de la Roche sont luthériens.

       Les anabaptistes, qui se sont fait une spécialité des fonctions de fermier seigneurial (" censier ") sont présents dans diverses censes, perdues au fond des bois et des montagnes, aussi bien en terre catholique que protestante.

       Quant aux calvinistes ( synonyme: réformés), ils constituent un mystère. Le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont discrets. Il y en aurait deux sources potentielles, à savoir les réfugiés des pays catholiques situés à l'ouest du Ban de la Roche d'une part, et les réfugiés suisses d'autre part. Mais, pour quelque raison que ce soit, ces sources ont tendance à se tarir avant de toucher le Ban de la Roche:

       -        sources potentielles des réfugiés de l'ouest:

       On pourrait en théorie imaginer qu'il y ait, au Ban de la Roche, des Huguenots d'origine française, ou d'autres réformés fuyant, par exemple, les persécutions des Ducs de Lorraine et des Comtes de Salm; mais, quelle qu'en soit la raison, on peine à les trouver dans ses arbres généalogiques; et pourtant, l'on devrait trrouver au moins des réfugiés de Phalsbourg et de Badonviller:

       =       Phalsbourg fut fondée de toutes pièces par Georges-Jean de Veldenz; elle était donc protestante comme lui jusqu'à ce qu'il la vende pour investir l'argent dans ses mines, ce qui obligea les protestants du lieu à se convertir ou à partir en exil.

       =       Badonviller, capitale du Comté de Salm, eut une communauté protestante jusqu'en 1624, date à laquelle la répression devint insoutenable.

       On ne trouve pas ces personnes dans les registres paroissiaux de notre région. Il semblerait que les Messeigneurs les Comtes palatins de Veldenz, quoique protestants, n'aient pas eu une politique active d'accueil des réfugiés. Il est donc possible que les protestants cherchant une terre d'accueil se soient plutôt rendus à Sainte Marie aux Mines, dont les seigneurs avaient une politique de grande tolérance.

       -       les réfugiés suisses:

       Les réfugiés suisses présents au Ban de la Roche sont souvent qualifiés de " réformés " dans les registres des pasteurs luthériens; cette qualification ne doit évidemment pas être prise au pied de la lettre, puisque, dans la plupart des cas, il s'agit d'anabaptistes fuyant des persécutions organisées par l'Eglise installée officiellement dans le Canton de Berne, c'est à dire... l'Eglise réformée.

       Cela dit, il devait bien y en avoir dans le lot qui étaient sincèrement réformés, puisqu'on en trouve qui professent cette religion un fois qu'ils sont arrivés en Amérique et donc totalement libres de leurs choix religieux.

       De là à pouvoir dire, entre anabaptisme et calvinisme, quel a été le choix sincère de chacun de nos ancêtres pris individuellement, à supposer qu'ils se soient sentis obligés de choisir, il y a de la marge...