Les Livres Virtuels

Index Les Voyageurs de la PRINCESS AUGUSTA



De quelques lieux stratégiques, et de quelques personnes qui y vécurent




       Lorsque nous essayons de trouver des points communs entre les voyageurs bandelarochois présents sur la Princess Augusta, nous nous rendons compte que l’extrémité des différents fils aboutit souvent dans les censes seigneuriales.

       Les censes, ou fermes seigneuriales, n’appartenaient pas vraiment au finage villageois. Elles étaient exploitées directement par le seigneur qui les adjugeait à des censiers, plus libres et plus précaires que le reste de la population villageoise. Il s’agissait souvent d’immigrants suisses.

       Une cense seigneuriale n’avait rien à voir avec la fermette sur laquelle le paysan ordinaire essayait de survivre. Appartenant au seigneur, elle était vaste et exploitée dans une optique industrielle. On y élevait en particulier les grébis qui fournissaient l’énergie necessaire à l’exploitation des mines et des forges.

       Les bœufs, le bois et le charbon de bois, c’était le pétrole de l’époque... n’oublions jamais cette vérité de base qui est au cœur même de notre histoire.

       Sur une cense seigneuriale, il y avait du travail pour plusieurs familles. Celui que l’on appelait le censier était une sorte de chef d’entreprise qui traitait avec le seigneur, mais il n’était pas le seul à travailler sur la ferme.

       De plus, les censes seigneuriales étaient souvent isolées géographiquement, très à l’écart du reste du village, ce qui était propice aux réunions clandestines.

       Par exemple, la cense du Bas-Lachamp à Bellefosse avait été la ferme attenante du château du Moyen-Age (« Chateau de la Roche »), lequel était en ruines depuis longtemps. Elle était donc totalement dépourvue de voisins, si l’on fait exception des fantômes. Même observation pour le hameau de Salm, dépendant de la paroisse de Vipucelle, composé des fermes de ce qui avait été le château de Salm au temps des chateaux-forts, lequel temps, à l’époque qui nous occupe, est révolu depuis plusieurs siècles.

       Voici les principales censes seigneuriales de la région:

       Au Ban de la Roche même:

       Trois censes:
  • la cense du Bas Lachamp à Bellefosse
  • la cense de la Haute Goutte, futur Sommerhoff, à Neuviller (ou plutôt: dans les bois entre Neuviller et Barr)
  • une bergerie à Belmont (ou peut-être plutôt: quelque part sur la montagne du Champ de Feu, entre Belmont et Barr)
       A proximité immédiate du Ban de la Roche:
  • la cense du Struthof à Natzwiller
  • plusieurs censes appartenant à ces seigneurs différents au Hohwald, alias Breitenbach, alias Bois de Barr
  • probablement d’autres encore...
       A Salm:
  • dans le hameau de Salm proprement dit: un ensemble de huit maisons imbriquées les unes dans les autres dont il est bien difficile de dire si c’est une ferme ou plusieurs
       Attention: Les censes de Salm ayant été rebâties, en particulier par Christian Schlaster, et leur plan ayant été recomposé à cette occasion, les mentions les plus anciennes correspondent à une géographie disparue.

       Ailleurs:

       Sans prétention à l’exhaustivité:
  • Cense du Hang, à Bourg Bruche
  • Cense du Bambois de Plaine
  • aux Quelles : une cense
  • ...
       Nous bornerons notre étude aux censes du Ban de la Roche et à celles de Salm.

       Nous suivrons pour cela un plan qui surprendra peut-être le lecteur: nous commencerons par les censes de Salm, et nous passerons ensuite au Ban de la Roche.

       Ce plan est logique par rapport à l’histoire des familles qui nous interessent, car plusieurs d’entre elles se sont installées dans les censes de Salm d’abord, et au Ban de la Roche ensuite.



page suivante