en Alsace, en Allemagne, en Suisse et en Amérique
Moyen Age: de nombreux penseurs utilisent le vocabulaire de l’alchimie
16ème siècle: l’Amérique, récemment découverte mais mal connue dans sa matérialité, devient le support de tous les fantasmes d’Utopie et de paradis terrestre: on parle de l’Ile d’Avalon, de l’Atlantide, du royaume du Prêtre Jean, etc...
Paracelse (1493-1541): médecin, théologien, alchimiste suisse; bourgeois de Strasbourg en 1526;
son but, au delà de la guérison physique, est a régénération de l’homme et son union à Dieu; le corps humain (microcosme) est perçu comme en correspondance avec l’univers (macrocosme).
Les 12 articles de Memmingen (février/mars 1525): la ville de
Memmingen (
Bavière),
où j’ai l’honneur d’avoir des ancêtres, est un épicentre de la Réforme Radicale; elle s'enorgueillit d'être à l'origine des fameux "
Douze Articles", une sorte de
Déclaration des Droits de l'Homme avant la lettre qui n’aurait pas oublié les droits sociaux, et qui servit d'étendard à la
Guerre des Paysans; le document fut rédigé en février et mars 1525 par
Sébastian Lotzer, compagnon pelletier à
Memmingen; tiré à 25 000 exemplaires; distribué dans tout l'empire; les villes, les nobles et les prêtres qui adhérèrent successivement à la cause des paysans juraient sur les Douze articles; les principales revendications sont sociales (droit d’accéder aux biens minimaux) et juridiques (le seigneur qui s’estime seul propriétaire de la terre doit le prouver par titres écrits); on y trouve en particulier l’idée que chaque communauté devrait pouvoir élire et révoquer son pasteur; on y demande la limitation de la dîme... N’oublions pas ces
Douze articles de Memmingen, expression de ce que souhaitait le laïc de base; ils sont, au moins autant que les sectes ésotériques et autres, représentatifs de ce que fut la Réforme radicale.
Caspar SCHWENKELD VON OSSIG (1489-1551);
d’une famille aristocratique de Leibnitz, il est un des premiers partisans de la Réforme, et correspond avec Luther; mais il s’en sépare vite, car il refuse l’idée de la primauté de la Bible; pour lui, seule compte l’expérience personnelle, la lumière intérieure, l’esprit du Christ dans l’homme; Luther en vient à considérer SCHWENKFELD comme un dangereux hérétique; pour échapper aux persécutions, ses disciples fuient d’un lieu à l’autre; un temps, ils se retrouvent en Saxe, réfugiés chez le Comte de Zinzendorf (ils doivent cependant être distingués des frères Moraves, qui, eux, sont vraiment les disciples de Zinzendorf); ils arrivent à Philadelphie en 1734, sur le navire de Zinzendorf.
Jacob BOEHME (1575-1624)
vivait à Görlitz où il était artisan et commerçant; il y fréquente des émules de Conrad SCHWENKELD VON OSSIG et de PARACELSE; mais il est surtout marqué par Martin MOLLER, pasteur luthérien du lieu, ainsi que par sa propre expérience spirituelle; il a sa première grande vision vers 1600; il se met à écrire et termine en 1612 son livre
Aurora Consurgens; il fait l’objet d’une nouvelle illumination en 1619; il s’exprime volontiers sous forme d’images oniriques; sa conception du salut est le retour des âmes à l’unité primordiale par le mariage mystique; on lui doit toute une réflexion sur le retour de l’Epoux, le mariage mystique avec Sophia, la sagesse divine, l’androgyne... Vocabulaire que nous retrouvons au
Ephrata Cloister; il tient la magie en haute estime et croit aux pouvoirs latents de l’homme; pour autant, il reste chrétien et meurt en bon luthérien.
Jean Valentin ANDREAE (1586-1654):
pasteur luthérien; auteur probable des trois manifestes Rose-Croix, dont il a reconnu le dernier tout en le qualifiant d’erreur de jeunesse.
1606: ANDREAE écrit Les noces chymiques de Christian Rose-Croix, qu’il qualifiera plus tard d’erreur de jeunesse.
1614: mise en circulation de deux manuscrits ésotériques (Fama Fraternitatis, Confessio Fraternitatis) attribués au pasteur luthérien de Strasbourg Jean Valentin ANDREAE.
1619: ANDREAE écrit Christianopolis, ouvrage s’inscrivant dans le genre des utopies; Christianopolis est une cité idéale, obéissant à un plan en carré, havre de paix et de tolérance pour les victimes des persécutions religieuses.