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Index Les enfants de la PRINCESS AUGUSTA




LES DESCENDANTS D’ADELE WIDEMANN EPOUSE SPECHT

SES ENFANTS

1-5-6-7-8-1 Jules-Ernest SPECHT; 1869-1946; célibataire; passe toute sa vie à Barr, au domicile de sa mère; travaille comme vigneron

1-5-6-7-8-2 Adèle SPECHT épouse SENNINGER; o 1-3-1871 Barr; + 10-7-1949 Brazey en Plaine (21); x 28-10-1898 à Montreux Vieux avec Théodore SENNINGER (o 30-12-1876 Metz; + 10-4-1960 Nîmes), qui venait d'y être nommé par les chemins de fer.

(note: pour des raisons de respect de le vie privée, je ne place pas sur internet la vie de ces générations récentes; on peut toutefois la trouver dans la version-papier du présent texte, que j’ai donnée à la bibliothèque du Cercle Généalogique d’Alsace)

1-5-6-7-8-3 Jonathan; o 29-10-1872 Barr; x 26-12-1900 Barr à Louise BRENNER; a longtemps tenu l'hôtel de la Gare à Montreux-Vieux (68); Adèle y travaille un temps comme serveuse et y rencontre son futur époux Théodore SENNINGER

1-5-6-7-8-4 Sophie-Louise SPECHT épouse BECKER; o 10-7-1874 Barr; + 6-2-1957 Strasbourg; x 27-12-1900 Barr à Guillaume (Wilhelm) Joseph BECKER, (o 24-8-1875 Mulhouse, 68; + 14-10-1939 Barr) dit «l'oncle Willi».

(note: pour des raisons de respect de le vie privée, je ne place pas sur internet la vie de ces générations récentes; on peut toutefois la trouver dans la version-papier du présent texte, que j’ai donnée à la bibliothèque du Cercle Généalogique d’Alsace)

SES PETITS-ENFANTS

D’Adèle SPECHT épouse SENNINGER

1-5-6-7-8-2-1 Suzanne; o 28-10-1899 à Riedisheim (68, banlieue de Mulhouse); + 21-11-1976 à Cannes (06); x Jacques ROLAND dit Gaston (cadre bancaire et actif diffuseur bénévole de la Bible) le 19-12-1924 à Brazey en Plaine (21); dont Evelyne

1-5-6-7-8-2-2 Germaine; o 3-3-1905 à Riedisheim; + 17-2-1994 à Nîmes (30); x Charles FRANÇOIS, (ingénieur des Ponts et de Sup Aéro; colonel de l’armée de l’air, puis professeur de dessin industriel) le 21-5-1926 à Brazey en Plaine; dont Géo (c’est mon père)


UN HEROS COMME LA FRANCE EN PRODUISIT TANT…

Charles est le frère de Henri FRANCOIS, chevalier de la Légion d'Honneur, héros de la guerre de 14-18, qu’il a faite du premier jour au dernier comme agent de liaison au 59ème RAC; Henri s'est confié à mon frère à qui il a raconté la vie quotidienne de son régiment.

L'artillerie en 14/18: le grand tabou

Je vais traiter un peu longuement du sujet de Henri, car il est possible que ces modestes lignes se révèlent un jour, pour des chercheurs, une documentation appréciable, d’un intérêt allant très au delà de ma famille. En effet, étant donné que l’artillerie était un des grands non-dits de la guerre de 14, les livres à sont sujet sont rares (75).

Durant la première guerre mondiale, une pièce d'artillerie était servie par sept canonniers, auxquels était adjointe une huitième personne appelée agent de liaison, ou, familièrement, coureur.

La pièce, un peu éloignée des premières lignes, pouvait être située à plus d'un kilomètre de son objectif. C'était un gros canon tout bête, sans rien qui ressemble au viseur des modernes fusils, et encore moins, bien sur, à de l'informatique embarquée et choses de ce genre. Le problème de la visée était des plus difficiles. Quand une fusée s'élevait de la première ligne pour demander un appui d'artillerie, ce n'était pas une mince affaire que de réussir un tir qui ne soit ni trop long (auquel cas il ne rendait aucun service aux fantassins) ni surtout trop court (auquel cas il leur tombait dessus).

C'est là qu'intervenait le coureur: il faisait la liaison entre la batterie d'artillerie et la première ligne de façon à régler le tir aussi exactement que possible. Plus il s'approchait, plus il y avait de chances que le tir soit réussi, mais aussi plus il y avait de risques pour le coureur. Ceux ci étaient nettement plus exposés que les canonniers, et, s'ils étaient consciencieux (et ils l'étaient souvent), presque autant que les fantassins (un peu moins quand même). A Verdun, les officiers envoyaient trois coureurs pour être surs qu'il en arrive un.

Aucun tir n'était réglé du premier coup, et les artilleurs, qui visaient l’ennemi, préféraient tirer trop long (ce qui donnait, en principe, un tir inutile sautant au dessus de la tête des ennemis pour se perdre dans la nature) plutôt que trop court (c'est à dire sur les copains).

Tirs longs, évaluation du coureur et rectification du tir

Donc, c’était presque une règle: tout pilonnage d’artillerie commençaient par des tirs longs. Celui qui voyait passer au dessus de sa tête les tirs longs de l’ennemi ne s’affolait pas trop (il savait que ces tirs étaient lancés dans le vide) mais s’affolait un peu quand même, car il savait que le coureur était tapi quelque part, qu’il allait faire «rectifier le tir» (l’expression dit bien ce qu’elle veut dire), et que les tirs suivants risquaient de tomber juste. En même temps, lesdits «tirs suivants» n’étaient pas pour tout de suite, puisqu’il fallait que le coureur s’approche pour voir où les premiers obus étaient tombés, évalue la situation, transmette par signaux son analyse à ses chefs. Ce qui laissait à la «cible» un certain laps de temps pour se mettre à l’abri (ceci dans l’hypothèse «normale», celle où l’on tire en visant; malheureusement, plus tard dans la guerre, l’artillerie sera utilisée comme arme de destruction massive, ce qui se traduira par des tirs «dans le tas»).

La communication entre les fantassins et l'artillerie se faisait par fusées. En général, l’intervention de l’artillerie était déclenchée par des fusées tirées en première ligne pour demander un appui d’artillerie.

La communication entre les canonniers et leur agent de liaison se faisait par des moyens divers, à savoir:
  • le téléphone: les régiments d'artillerie comportaient un service téléphonique important, qui établissait des lignes de téléphone spéciales à son usage; le téléphone était peu apprécié des coureurs, car il s'agissait bien entendu d'un téléphone avec fil; essayez un peu de vous imaginer courant entre votre batterie et la première ligne avec un téléphone brinqueballant au bout des doigts, en essayant de ne pas vous empêtrer les pieds dans le fil, et en espérant qu'il n'est pas trop visible pour l'ennemi, sans quoi il n'aura qu'à faire comme Ariane pour remonter jusqu'à vous; et en espérant aussi que le fil de ce foutu appareil ne soit pas coupé par une balle juste au moment où vous avez une information importante à transmettre; et en espérant encore que les Allemands ne s'y soient pas branchés en pirates (c'est très possible: les fils courent dans la campagne), auquel cas ils intercepteront vos communications, à moins qu'ils ne préfèrent s'amuser à vous passer un petit coup de fil pour vous remonter le moral ("Allo, le 59ème? Wir sind's. On sait où vous êtes"); donc, pour résumer la pensée profonde dudit 59ème: le téléphone, c'est une saleté; heureusement que les tirs des Allemands ont (s’il faut en croire les coureurs) une tendance marquée (surtout quand on est hors de vue des chefs) à tomber précisément sur les appareils téléphoniques, ce qui permet de les jeter dans le fossé en ayant une explication acceptable à fournir à ses chefs


  • les signaux visuels: ils avaient énormément d'importance; on demandait aux signaux de transmettre des messages extrêmement sophistiqués et opérationnels ("Tirez à x mètres…"); il fallait plusieurs jours d'instruction pour bien les maîtriser


  • les jambes de l'agent de liaison restaient le moyen de transmission le plus fiable; d'où ce surnom de coureurs


Malgré le dévouement des coureurs et les risques qu'ils prenaient, le problème de la transmission n'était en réalité pas résolu. Les tirs étaient souvent trop courts ou trop longs, d'où des relations détestables entre fantassins et artilleurs (au front, on se parlait juste ce qu'il fallait pour le service; à l'arrière, par exemple si l'on était en permission ou à l'instruction, il arrivait qu'on en vienne aux coups.)

S'approcher de la première ligne était déjà très risqué. Pour ce qui est de voir au delà des lignes adverses, le problème était insoluble au début de la guerre; ensuite, on développa des moyens d'une extrême technicité (ballons captifs, premiers avions)

On peut comparer l'artillerie à un géant qui aurait un bras très puissant et très meurtrier, mais qui serait myope et qui aurait toutes sortes de problèmes au niveau de la transmission de l'influx nerveux entre le cerveau et les muscles.

Durant le guerre de 1914-18, les techniques de guerre étaient démentes.

En effet, quels que soient les risques que prenaient les coureurs pour essayer que le pilonnage d'artillerie soit quelque peu mâtiné de ce que l'on appellerait aujourd'hui des "frappes chirurgicales", il reste que, "la grosse artillerie", c'est par nature… de la grosse artillerie. Elle n'a en principe rien à faire quand il y a des fantassins (et des civils) sur le terrain. De nos jours, on ne mélange pas le bombardement (maintenant opéré par l'aviation) avec l'intervention des troupes au sol. On bombarde d'abord et on envoie l'infanterie seulement après. Et même ainsi il y a beaucoup de morts, surtout chez les civils. Aujourd’hui, un général qui s’amuserait à faire intervenir artillerie et troupes au sol sur le même terrain serait considéré comme relevant de l’hôpital psychiatrique, enfin, je veux dire: dans le meilleur des cas pour lui. En fait, plutôt de la Cour Martiale. Et encore… c’est bien parce que la peine de mort a été abolie qu’il échapperait aux douze balles dans la peau qu’il mérite.

Mais restons en 1914: la vie du soldat de base est peu de chose; les généraux ne comptent pas leurs morts.

Durant la première guerre mondiale, il était tout à fait banal de demander à l'artillerie de bombarder la ligne de feu (laquelle, par définition, n'est pas plus française qu'allemande et pas plus allemande que française, sinon ce ne serait pas la ligne de feu). D’où la boucherie que nous connaissons, et qui est en grande partie l’œuvre de l’artillerie. Il est bien évident qu’une mortalité des dimensions de celles de la première guerre mondiale ne relève qu’à titre marginal de l’effet d’armes de poing tirant un coup à la fois, de fusils ou même de mitrailleuses.




Le «tir dans le tas», arme de destruction massive

Nous venons de voir comment l’incompétence du commandement, et son mépris pour la vie du poilu d’en bas, explique une doctrine d’utilisation de l’artillerie parfaitement démente. Mais ce n’est que le hors d’œuvre. Au fur et à mesure que la guerre avancera, nous passerons de l’incompétence à l’intention criminelle avérée: à Verdun, les généraux allemands utilisaient sciemment l’artillerie comme une arme de destruction massive. Donc, là, plus de fusées, plus de notion d’ «appui d’artillerie», plus de coureur pour ajuster, plus de signaux sophistiqués. C’est le «tir dans le tas». Les généraux faisant bombarder indifféremment Français et Allemands, sachant parfaitement qu’ils faisaient tuer un certain nombre des leurs, mais faisant aussi le pari que le nombre d’ennemis tués était encore plus important, ce qui à leurs yeux justifiait cette façon de faire.

Mon grand oncle Henri François avec coutume de dire : «Les artilleurs allemands tiraient dans le tas»

Dans la bouche d’un artilleur, c’était l’injure suprême. Dire d’un autre artilleur: «Il tire dans le tas», cela voulait dire à la fois:
  1. «Il est incompétent» (puisqu’il tire sans viser);
  2. «Il est lâche» (car, derrière un tir mal réglé, il y a en général un coureur qui ne veut pas s’approcher trop près de la ligne de feu);
  3. «Il laisse tomber les copains» (le comble de la saloperie pour nos poilus; les miracles qu’un soldat de 14 pouvait faire pour venir chercher un copain blessé entre les deux lignes, nous n’en avons plus idée; Henri François, agent de liaison, toujours à courir entre les deux lignes pour sa mission, repérait des blessés plus souvent qu’à son tour; après avoir transmis ses information pour le réglage des tirs, il ajoutait simplement: «Il y a Untel sur le carreau, j’y retourne»; et il y retournait, sans attendre l’ordre de ses chefs ni se soucier de leur permission; et il n’était pas le seul);
  4. «Il n’a pas pour deux sous de patriotisme» (puisqu’il tire sans distinction sur les siens et sur ceux d’en face)
En réalité, l’artilleur allemand n’avait pas ces défauts à plus haut degré qu’un autre. C’est son commandement qui était criminel. Et je ne suis pas sûre que les généraux français se soient toujours mieux comportés.

Il s’ensuit que l’artillerie est un des grands non-dits de la guerre de 14. Des livres racontant les souvenirs de fantassins, on en trouve maintenant beaucoup, mais pour ce qui est des artilleurs… Motus et bouche cousue… encore aujourd’hui près de 100 ans après…


1-5-6-7-8-2-3 Frédérique (jumelle de Germaine; décédée en bas âge)

Pour plus de renseignements sur cette branche (la mienne), voir mon livre Le Vieillard au fin sourire.

De Jonathan

1-5-6-7-8-3-1 Paul; o 1-10-1901 à Montreux-Vieux; + 5-3-1966 à Montreux-Vieux; x Ella SCHENK, de Dannemarie, le 22-5-1946

1-5-6-6-7-3-2 René; o 27-8-1904 Montreux-Vieux; + 18-5-1984 à Montreux-Vieux; x Mathilde LINK, de Saint Louis, le 21-2-1931

1-5-6-6-7-3-3 Ernest; o 23-6-1909 Montreux-Vieux; + 16-2-1996 à Allevard les Bains (38); x Sophie HEYWANG, de Heiligenstein, le 15-2-1937

Cette branche de la famille avait peu de contacts avec la nôtre. Elle n’a été retrouvée que par l’enquête généalogique.

De Sophie-Louise épouse BECKER

1-5-6-7-8-4-1 Anna, x N (le couple part vivre en Allemagne; postérité possible)

1-5-6-7-8-4-2 Frédéric (Fritz) (postérité possible)

1-5-6-7-8-4-3 Claire (Klara), x N d'où Anne-Lise; elle-même sans postérité

1-5-6-7-8-4-4 Marguerite, célibataire

(note: pour des raisons de respect de le vie privée, je ne place pas sur internet la vie de ces générations récentes; on peut toutefois la trouver dans la version-papier du présent texte, que j’ai donnée à la bibliothèque du Cercle Généalogique d’Alsace)

SES ARRIERE PETITS ENFANTS

de Suzanne épouse ROLAND:

Evelyne, o 8-11-1925 à l’usine de tissage de Brazey en Plaine (21) x François GRANDCHAMP, (o 28-11-1916 à Genève, Suisse; + 13-11-1983 en principe à Malataverne 30, Gard, montagne cévenole); pasteur de l’Eglise réformée très actif en faveur de l’œcuménisme; d’où Aude, Béatrice et Benoît

de Germaine épouse FRANÇOIS:

Géo; o 13-10-1926 à Brazey en Plaine, 21; + 2002 à Nîmes, 30, à son domicile 12 rue des Bénédictins; professeur de philosophie; membre du Parti communiste français; x le 30-7-1926 à Rabat, Maroc avec Marthe ROUX (76) (o 30-7-1926 à Rabat); d’où Monique (l’auteur de ces lignes), Lucette, Jean-Charles;

(note: pour des raisons de respect de le vie privée, je ne place pas sur internet la vie de ces générations récentes; on peut toutefois la trouver dans la version-papier du présent texte, que j’ai donnée à la bibliothèque du Cercle Généalogique d’Alsace)

des fils de Jonathan:
une descendance dont je ne connais pas le détail

d’Anna:
Peut être une descendance en Allemagne

de Frédéric (Fritz):
Peut-être une descendance en Allemagne

de Claire, épouse N (peut être MOCK ou MOCH, sous toutes réserves)
Anne Lise, x DIEZ ; elle-même sans postérité


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