LES ANABAPTISTES SORTENT DE L'OMBRE table des matières, tome 2
LES ANABAPTISTES SORTENT DE L'OMBRE



       Il y a persécution et persécution…

       Au dix-septième siècle, la persécution des anabaptistes a pris des formes avérées, ce qui les conduisait à se cacher pour de bon, voire à renoncer à leur religion et à se dissoudre dans le luthérianisme majoritaire. La famille Kommer, par exemple, avait à son arrivée en France, une propension à s'allier avec la famille anabaptiste Sommer, mais en même temps, elle fait des mariages classiques au Ban de la Roche.

       Il y a donc eu un certain nombre de familles qui ont présenté des indices de possible anabaptisme, mais qui se sont intégrées au paysage général.

       Quant aux familles qui vivaient sans concessions leur foi mennonite, nous ne risquions pas de les repérer : elles refusaient de baptiser leurs enfants, si bien que leur état-civil est inaccessible puisque les registres paroissiaux en constituent la base.

       Aujourd'hui, au dix-huitième siècle, les choses ont changé. Nous sommes au siècle des Lumières. Certes, l'absolutisme royal existe toujours, et une flambée de persécutions peut toujours surgir au moment où on l'attend le moins. Mais globalement, le pouvoir absolu est affaibli.

       C'est l'époque où nos anabaptistes sortent de l'ombre.

       Nous les découvrons dans toute l'Alsace, où ils ont réussi une certaine mainmise sur les fermes seigneuriales.

       Cela peut surprendre. Nous nous souvenons que les Mennonites cherchent à vivre à l'écart de la société. Comment peuvent-ils se retrouver si proches du pouvoir ?

       Deux mots d'explications.

       Une cense seigneuriale ne fait pas partie du finage villageois, et les censiers ne sont pas bourgeois du lieu. Ils ont un statut précaire et risquent toujours d'être chassés par la réadjudication de leur ferme. Donc, cela arrange bien le seigneur d'y mettre ces marginaux, au demeurant excellents éleveurs. Et cela arrange bien les neyouz d'avoir un moyen d'existence sans devenir propriétaires, si bien qu'en cas de persécution ils peuvent fuir sans laisser derrière eux trop de biens.

       L'extrême pouvoir et l'extrême marginalité ont donc trouvé un modus vivendi.

       Les tableaux généalogiques des familles neyouses nous les montrent donc circulant de cense en cense, pour s'installer soit dans des villages protestants, soit dans des villages catholiques, c'est indifférent. C'est toute une circulation parallèle qui se déroule ainsi, loin des grands axes, d'une ferme bien isolée à une autre tout aussi perdue, sur un vaste territoire comprenant l'Alsace, la Lorraine, la Franche Comté, le Palatinat.

       Au Ban de la Roche, les lieux anabaptistes typiques sont la ferme du Bas Lachamp, près des ruines du du château de Bellefosse (en tous cas c'est ce qu'on dit, mais personnellement, je n'ai davantage pas de renseignements) et celle du Sommerhof, ex ferme de la Haute-Goutte, qui tient son nouveau nom de la famille anabaptiste Sommer.

       Dans les villages catholiques voisins, et sans chercher à être exhaustifs, nous trouvons : à Natzwiller, la cense du Struthof (alias les Brinques, alias Zybrinq), un nom destiné à devenir tristement célèbre au 20ème siècle avec l'installation du camp de concentration ; à La Broque, la cense des Quelles, un haut lieu de l'anabaptisme alsacien : elle est occupée par l'ancien Nicolas Augsburger, un compagnon de Jacob Amman, puis elle devient lieu d'assemblée, c'est à dire de culte, de la communauté ; à Plaine, la cense de Lambermoulin au lieudit le Bambois de Plaine. Un peu plus loin, la ferme de l'Abatteux, près de la cuvette du Hang, commune de Bourg Bruche. Plus des censes dans le pays de Salm, à Sainte Marie aux Mines et encore ailleurs.

       La forte immigration mennonite crée des tensions avec les villageois du cru. Les censes seigneuriales sont souvent destinées à élever des bœufs pour des activités minières ou industrielles : autant de ressources dont les familles du village ne peuvent disposer pour se nourrir. Les relations sont donc souvent difficiles. Le censier reçoit une agressivité qui devrait être dirigée vers le seigneur.

       Dans les villages catholiques voisins, qui dépendent encore des princes de Salm, plusieurs communautés villageoises, en 1790, s'adressent au prince pour demander l'expulsion des communautés neyouzes. Elles ne réussissent cependant pas à être assez nombreuses pour que leur requête soit recevable.

       Au Ban de la Roche, la situation est plus nuancée.

       D'un côté, la concurrence pour l'accès aux pâturages est la même qu'en pays catholique, et tout aussi mal vécue. Les familles anabaptistes vivent à part, se marient souvent entre elles, ne fréquentent pas l'église. Elles sont dispensées de nombreuses charges publiques ; par privilège disent leurs adversaires ; en contrepartie de droits moindres disent leurs amis.

       Mais d'un autre côté, l'anabaptisme garde une partie de sa faculté d'attraction. N'oublions pas que ce fut, à l'origine, un grand mouvement paysan, bien plus proche du peuple que les seigneurs et clercs luthériens. Les tableaux de ce livre nous montrent quelques mariages entre des familles anabaptistes d'une part, luthériennes d'autre part. Il arrive que, dans un tel mariage, ce soit la partie luthérienne qui se convertisse à l'anabaptisme. Tel fut le cas lorsque Jean Bandesapt (on a reconnu l'une des formes du nom de Banzet, si caractéristique du Ban de la Roche) épousa Marie Sommer. Le couple fut dénoncé pour avoir éludé pendant un an l'obligation de faire baptiser un enfant. Existe aussi le système consistant en ce que les garçons aient la religion du père, et les filles celles de la mère.

       Au niveau des pasteurs, il n'y a pas d'hostilité marquée. Stouber songera même, à une certaine époque de sa vie, à se faire anabaptiste. Voici ce que Baum a appris de sa fille Régine-Charité Stouber :

       "Les frères Moraves (= anabaptistes) avaient bien des attraits à ses yeux. Sur une feuille de papier, il nota donc le pour et le contre à propos de cette communauté qui faisait alors l'objet de bien des controverses. Mais finalement, il renonça à s'y joindre, en particulier à cause de leur badinage très choquant au sujet de l'amour de Jésus, de leur désagréable façon de dire qu'on se lave et se baigne dans son sang, qu'on se repose et qu'on dort confortablement dans ses blessures, autant de traits qui ressortaient alors dans leurs discours."

       Le successeur de Stouber, le célèbre pasteur Oberlin, admirait, pour sa part, la "rigueur morale" des anabaptistes, et cherchait à introduire leurs façons de s'habiller au Ban de la Roche. Il y réussit partiellement : une coiffe cachant entièrement les cheveux, appelée cape Sarah, devint un élément emblématique du costume de la Bandelarochoise vertueuse. Il tenait la liste des femmes portant des corselets "décents", c'est à dire fermés par des épingles, à la façon anabaptiste, et non par des boutons jugés frivoles.

       Moins anecdotique : ses sermons étaient parfois inspirés de l'anabaptisme, comme le Sermon pour la jeunesse, qu'il prêcha le 30 juillet 1782.

       Mais revenons à la cense du Sommerhof.

       Un Sommer Joseph y naît en 1744 d'un père dont nous ignorons le prénom et de Catherine Rinqueberg (voir tableaux au chapitre intitulé Le troisième témoin).

       Joseph Sommer réussit fort bien puisqu'il devient meunier. Il semblerait donc que cela ne l'intéresse plus de tenir une cense.

       Mais le Sommerhof reste dans la famille au sens large, puisqu'il passe à d'autres personnes également dénommées Sommer, sans que les liens de parenté précis avec les premiers Sommer du lieu aient été trouvés.

       Les nouveaux censiers, Jean et Ulrich, sont des petits enfants du hodé de Waldersbach.


ELEMENTS GENEALOGIQUES

Descendances Sommer-Kommer

La famille Sommer esr typiquement anabaptiste. Noter cependant les alliances avec quelques noms luthériens du Ban de la Roche, comme Banzet ou Hazemann.

Génération 1
1 Ulrich SOMMER o 1635/1645 Summiswald, Suisse, + le 8 janvier 1725 , à Rothau, x le 22 novembre 1669 avec Christine REHSEE ; RESSE (o ca 1651 ; + 11 10 1691 ; enterrée à Fouday ; le pasteur lui attribue la religion réformée) , dont Jean ; xx Christine, fille d'Antoine Kommer dont Claude, Jacques, André, André

Génération 2
1-1 Jean x Catherine Kommer : c'est le hodé de Waldersbach ; voir ses propres tableaux
1-2 Claude sans postérité connue
1-3 Jacques sans postérité connue
1-4 André x Elizabeth N
1-5 André x Anne Pinckelé

Génération 3
1-1 … c'est la descendance du hodé de Waldersbach ; elle a déjà été étudiée
1-2 sans postérité connue
1-3 sans postérité connue

D'André (1-4) x Elizabeth N… :
1-4-1 Chrétien, o en 1733, Celles sur Plaine, 88110, VOSGES, + le 29 juillet 1804, Sélestat, 67600, BAS RHIN, x avec Barbe GERBER ; GUERBER, o entre 1728 et 1737.

D'André (1-5) x Anne PINCKELE :
Aux Etats Unis, les cousins d'Anne Pinckele deviennent des Binkley :
voir le site de Sara Binkley-Tarpley


1-5-1 Georges, o en 1725, x Barbe SOMMER, née en 1730

Anne Marie, o 1728 et 1730, + le 1er mai 1780, Fouday le Ban de la Roche, x 1750 avec Jean Nicolas BANZET (o 9 août 1724, , Belmont, + le 30 mai 1784, Moussey)

1-5-2 Joseph, o entre 1736 et 1740, , Bambois de Plaine, 67130, BAS RHIN, + le 8 août 1782, , Bambois de Plaine, x 23 mars 1765, à La Broque Salm, 67130, BAS RHIN, France, avec Marie HAZEMANN (o le 29 juillet 1737, + le 8 novembre 1805, à Praye)

Elisabeth Inée o1738, + en 1796, Harcholet, Senones, 88210, VOSGES, x Jacob ROUPE, né en 1720, xx Christian Joseph AIMANN ; EYMANN, né en 1740, décédé en 1796, à, Kirrberg, 67320, BAS RHIN,

1-5-3 Ulrich, o en 1740, Summiswald, Suisse, + le 12 décembre 1787, à La Broque Salm, 67130, BAS RHIN, x Marie FONGOND ; CONDI ; von GUNTEN, o entre 1740 et 1745, + le 17 mai 1808, , Raon sur Plaine, 88110, VOSGES (observation : la naissance d'Ulrich Sommer n°1-5-3 a Summiswald en 1740 nous montre que la famille n'a pas perdu le chemin de son village d'origine ; rappelons qu'Ulrich Sommer n°1 est venu de Summiswald au Ban de la Roche vers 1671 ; la capacité de ces familles à migrer sans cesse mais sans changer ses trajets de base est assez extraordinaire)

Marie, o le 12 avril 1751 x Jean BANDESAPT ; ce dernier, luthérien, se convertit à l'anabaptisme ; le couple est dénoncé pour avoir omis de faire baptiser un enfant

Génération 4

De Chrétien, fils d'André et d'Elizabeth N :

1-4-1-1 Jean, x le 22 décembre 1785, à Schirmeck, 67130, BAS RHIN, France, avec Barbe STUCKY ; STOCKY,( née en 1763, à La Broque, + le 12 août 1817à à Eckbolsheim, 67200, BAS RHIN,

Marie, x Pierre ROBY ; ROBI

Barbe, x le 22 décembre 1785, Schirmeck, avec Ulric TZENTNER ; ZENDER ; ZEHNDER (o entre 1761 et 1762, , Hohwald, 67140, BAS RHIN, + en 1835, à Ribeauvillé, 68150, HAUT RHIN, journalier)

1-4-1-2 Chrétien x Anne KROPFF, née en 1776, Hastatt, + le 10 novembre 1809, à Ribeauvillé, 68150, HAUT RHIN, xx 20 juillet 1811, à Ribeauvillé, , avec Madeleine GOLDSCHMITT, née le 3 septembre 1790

Marie x Pierre SOMMER

Des enfants d'André x Anne PINCKELE :

De Georges (1-5-1) et de Barbe Sommer :

1-5-1-1 Jean, o entre 1745 et 1746, La Broque + le 2 novembre 1802, à Plaine, x 1768 avec Barbe HISLER ; RISSER ; HUSSER, née en 1751, à Bambois de Plaine, + le 28 octobre 1811,à Plaine,

Marie SAURIER ; SOMMER, née en 1750, x Louis MULLER

1-5-1-2 Moïse, né en 1756, + le 10 mai 1816, à Badonviller, 54540, MEURTHE ET MOSELLE, x Marie Innocence BANSEPT, (o en 1771, + le 10 mai 1816, à Badonviller)

D'Anne Marie (sans numéro d'Aboville puisque c'est une fille) x Banzet :

Anne, o le 12 avril 1751,à Plaine + le 12 mai 1809, à Plaine, x George MARCHAL ; sans postérité connue

Joseph, o 1755, à Plaine, + le 21 mars 1813 ; sans postérité connue

De Joseph (1-5-2) x Hazemann :

1-5-2-1 Joseph, né en 1762, décédé après 1834 x en 1787, à La Broque Salm, avec Elisabeth Barbe GERBER, née entre 1761 et 1768, à Bertrambois ou Salm, 54, MEURTHE ET MOSELLE

Marie Madeleine, née entre 1764 et 1765 x 10 septembre 1809, à Raon sur Plaine, 88110, VOSGES, France, avec Jean Baptiste LEUTZE,( né en 1777, à Gaschengen, Allemagne).

1-5-2-2 Gabriel, né le 7 juillet 1767, à Bellefosse, le Ban de la Roche, + le 18 juin 1842 (à l'âge de 74 ans), x le 14 juin 1796, , Bellefosse, 67130, BAS RHIN, France, avec Marie Concorde VERLY (o le 7 juillet 1767, à Bellefosse, + le 18 février 1814, à Moussey, 88210, VOSGES,

Elisabeth, née en mai 1772, à La Broque, 67130, BAS RHIN, + le 27 mai 1811, à La Broque, x le 19 février 1800,, Moyenmoutier, 88420, VOSGES, avec Nicolas NEUHAUSER, (né en 1762, décédé le 14 octobre 1847, , Grandfontaine, 67130, BAS RHIN)

1-5-2-3 Jean, né le 21 septembre 1775, à Bambois de Plaine, + le 19 août 1854, à la Claquette, x 14 novembre 1816, à Moussey avec Marie Catherine MAGNETTE, (née le 9 octobre 1793, , Grandfontaine)

Marguerite, née le 12 juillet 1777, à , Bambois de Plaine, , décédée le 18 septembre 1845, à Ste Marie Aux Mines, 68160, x 26 juillet 1821, à Plaine , avec Jean Yoyans BERA ; POERA, né le 5 juin 1780, à Villé, 67220,

Madeleine, née le 17 septembre 1781, Bambois de Plaine, décédée le 14 janvier 1832, Saulxures, 67420, BAS-RHIN, x le 28 mars 1812, , Moussey, 88210, VOSGES, France, avec Jean Baptiste VASSER, né le 29 août 1781 , Saulxures,

D'Elizabeth (sans numéro d'Abo : c'est une fille) et de Jacob Roupe (premier mari)

Christian x Madeleine Prachviller

D'Elizabeth (sans numéro d'Abo : c'est une fille) et de Christian Aymann (deuxième mari)

Marie HEIMANN ; EIMANN ; HYEMANN, née le 25 février 1773, La Broque Salm x 10 mars 1797, à Herbéviller, 54450, MEURTHE ET MOSELLEavec Christian GERBER ; GUERBERT ( né le 12 février 1761, Gristpheld, Saverne, 67700, BAS RHIN, France, Cultivateur) xx Christian GUERBERT, (né entre 1764 et 1745, Cristfeld Kiirfeld, Saverne, 67700, BAS RHIN, + le 29 juillet 1854, , Lafauche, 52700, HAUTE MARNE)

Madeleine EYMANN, née entre 1777 et 1778, à Schirmeck, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 23 janvier 1847 x le 8 novembre 1803, à Herbéviller, 54450, MEURTHE ET MOSELLE, avec Joseph BLANCK, né entre 1770 et 1780, à Longeville les St Avold, 57740, MOSELLE.

D'Ulrich (1-5-3) et de Marie Fongond

1-5-3-1 Jean, o le 22 février 1773, Raon sur Plaine, 88110, VOSGES, + le 30 mai 1808 x le 12 décembre 1803, à La Broque Salm, avec Madeleine NEUHAUSER, ( o le 8 mai 1779, à Malplaquet, La Broque Salm+ le 28 décembre 1840, ,à Grande Fosse, France

1-5-3-2 Joseph SOMMIER ; SOMMER, né le 10 mai 1775, Raon sur Plaine, 88110, VOSGES, France, décédé le 23 mai 1812, Raon sur Plaine, 88110 x 17 novembre 1803 avec Anne FONGOND, née le 28 mars 1779, à La Broque, 67130, BAS RHIN

1-5 3-3- Jacques Jacob, né le 5 mai 1778, , La Broque Salm, 67130, BAS RHIN, France x le 1er janvier 1810, La Broque, 67130, BAS RHIN, France, avec Barbe SCHOERIQUE ; SCHERIG, née le 20 juin 1788, , La Broque Salm, xx avec Barbe SOMMER, née le 4 février 1799, à Neuviller la Roche, 67130, BAS RHIN,

1-5-3-4 Georges, né en 1781, à La Broque Salm, 67130, BAS RHIN, France, décédé le 1er janvier 1834, à Merviller, 54120, MEURTHE ET MOSELLE, France

de Marie Sommer x Jean Bandesapt : Pas de postérité connue mais attention : le couple est dénoncé aux autorités pour avoir omis de faire baptiser un enfant




Les Bacher

Génération 1
Antoine Bacher, o 1700, x Magdalena Augsbourger, dont Jean, André, Marie Barbe Anne, Jean Pierre, François Joseph, Anne, Elisabeth (observation : Magdalena Augsburger est la fille de Nicolas Augsburger, né en 1644 à Konolfingen, Canton de Berne, Suisse, compagnon de Jacob Amman, fondateur de la branche Amish des anabaptistes)

Génération 2

Jean x en 1748 avec Anne NEYHOUSER, (née en 1717, décédée en 1763), xx avec Anne SCHMUCKER

André x avec Anna SCHELL xx Magdalena LEMPEREUR

Marie Barbe, x Melchior Grassly

Jean Pierre, François Joseph, Anne, Elisabeth

Génération 3

De Jean et d'Anne Neuhauser

Chrétien Christian, o entre 1736 et 1753, , le Hang Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, + le 24 février 1811, le Hang Bourg Bruche x 1773 avec Rosine SCHIRSCH ; SCHOERIQUE ; GERIG, ( née en 1753, décédée en 1823 )

Jean, o entre 1746 et 1749, Le Hang, Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, + le 29 novembre 1818, Urbéis, 67220, BAS RHIN, x avec Catherine KOERIQUE ; SCHERICH ; GERIG, (née en 1747, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, France, décédée le 29 janvier 1817, , Urbéis, 67220, BAS RHIN)

Anne, née entre 1750 et 1751,, Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 5 mars 1803, , Schweighausen, x avec Joseph SCHIRSCH, né en 1750, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN

Pierre, né le 1er janvier 1751, Saales, 67420, BAS RHIN, France, décédé le 1er décembre 1811, , Walscheid, 57870, MOSELLE, x Véronique SCHOERICH ; SCHERICK, née en 1760, décédée le 8 décembre 1811, , Walscheid, 57870, MOSELLE

Joseph, né en 1757, Saales, 67420, BAS RHIN, décédé le 10 août 1832, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN x avec Madeleine GOERIG, née en 1754, Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, + le 16 mars 1795, , Ostheim, 68150, HAUT RHIN ; xx le 22 novembre 1795, Ste Marie Aux Mines, avec Barbe GINGRICH ; KINGRICH, née entre 1754 et 1759, Essingen, Landeau, , France, décédée le 11 juillet 1815, Ste Marie Aux Mines, 68160,

Jacob BACHER ; PACHER ; PECHEUR, né le 10 février 1759, Saales, 67420, BAS RHIN, + le 24 décembre 1824, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, x Anne Agnès GOERIG ; KERIQUE ; GERIG, née le 10 février 1762, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, France + le 4 août 1830, , Bourg Bruche, 67130, BAS-RHIN

Melchior, né en 1761, Bourg Bruche Le Hang, 67130, BAS RHIN, + le 13 mars 1836, , la Salcée Ranrupt, 67130, BAS RHIN, France x avec Elisabeth SCHIRSCH, née en 1754 ; xx en 1787, , La Broque Salm, 67130, BAS RHIN, avec Marie Barbe SOMMER, née en 1761, Sommerhoff, 67130, BAS-RHIN, France, décédée le 13 octobre 1810, Ranrupt, 67420, BAS RHIN ; xxx le 27 août 1811, , Lubine, 88490, VOSGES, France, avec Madeleine NEUHAUSER, née le 8 mai 1779, Malplaquet, La Broque, Salm, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 28 décembre 1840, , Grande Fosse, France

André, né en 1763, Saales, 67420, BAS RHIN, + le 18 août 1829, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN x en 1790, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, France, avec Marie KAUFFMANN, née entre 1768 et 1769, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, décédée le 17 mai 1838, , Ste Marie Aux Mines

D'André et de Magdalena Lempereur

André x le 11 avril 1809, Saales, 67420, BAS RHIN, avec Anne Marguerite RISSER, née le 11 septembre 1774, xx avec Barbe Françoise la BOURAILLE ; LABOURELLE, née en 1741

Gaspard x Odile BOURbr>
Melchior x le 1er août 1797, Saales, 67420, BAS RHIN, avec Françoise CROVISIER, née en 1776.

Balthazard x le 1er août 1797, Saales, 67420, BAS RHIN, avec Madeleine LALLEMAND, née en 1776.

Génération 3

Petits enfants de Jean et d'Anne Neuhauser

De Chrétien :

Chrétien, né le 24 octobre 1774, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN

Jean, né le 24 juin 1778, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, décédé le 6 mai 1839, , Raon sur Plaine, 88110, VOSGES, x le 9 juin 1801, , Cirey sur Vezouse, 54480, MEURTHE ET MOSELLE, avec Marie VERLY ; VAIRRE, née le 8 décembre 1779, , Cirey sur Vezouse, 54480, MEURTHE ET MOSELLE, décédée le 21 février 1822, , Raon sur Plaine, 88110, VOSGES xx le 28 novembre 1822, , La Broque, 67130, BAS RHIN, France, avec Elisabeth ROBY, née en 1794

Madeleine, née le 17 octobre 1780, Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 1er juin 1842, , Bambois de Plaine, x en 1799 avec Christian NEUHAUSER, né entre 1757 et 1762, La Broque Salm, 67130, BAS RHIN, France, décédé le 2 mai 1843, , Les Quelles, 67130, BAS RHIN, France, cutivateur

André BAECHER ; BACHER, né le 3 janvier 1783, , Bourg Bruche écédé le 19 novembre 1853, Bourg Bruche, x le 24 mars 1808, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, avec Barbe FONGOND, née entre 1787 et 1788, , La Broque, Salm, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 4 novembre 1853, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France.

Marie Barbe, née le 15 octobre 1785, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 30 mars 1839, , St Gilles, , , France x le 1er octobre 1804, , La Broque, 67130, BAS RHIN, France, avec Jean Georges KEMPF ; KEMPFT, né le 14 décembre 1776, , Soultzeren, 68140, HAUT RHIN, France.

Christian, né en septembre 1787, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédé le 27 mai 1788, , Saales, 67420, BAS RHIN

Joseph PACHER ; GATIER, né le 25 juin 1789, Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédé le 12 juin 1852, Saales, 67420, BAS RHIN, x le 11 mai 1822, , Rhodes, 57810, MOSELLE, France, avec Catherine ABERSOL ; EBERSOL ; ABRESOL, née le 22 mai 1803, , Rhodes, 57810, MOSELLE, France, décédée en 1876

Rosine, Rose, née le 31 juillet 1793, Le Hang, Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédée après 9 novembre 1840 x 6 avril 1815, , La Broque, 67130, BAS RHIN, France, avec Christian NEYHOUSER, né le 29 octobre 1794, , La Broque

Anne, née le 9 janvier 1794, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 2 avril 1796

Anne, né(e) le 26 novembre 1796, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France.

Anne Marie, née le 18 décembre 1796, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 31 janvier 1872 x 31 décembre 1818, , Urbéis, 67220, BAS RHIN, France, avec Jean DELLENBACH, né en 1789

De Jean

Anne BECHER, née en 1769, Strasbourg, 67000, BAS RHIN, France, décédée le 15 novembre 1835, , Belfort, 90000, TERRITOIRE DE BELFORT, France x 2 décembre 1788, Rougemont, 90110, TERRITOIRE DE BELFORT, France, avec Jacob Jacques KLOPFENSTEIN, né le 15 février 1763, , Rougemont, 90110, TERRITOIRE DE BELFORT, décédé le 23 septembre 1843, Belfort,

Barbe BACHER ; PECHEUR, née entre 1771 et 1772, , Plaine, 67420, BAS RHIN, France, décédée le 13 septembre 1851, Pisdorf, , , France x le 25 avril 1793, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, avec André ABERPOL ; ABERSOL ; ABRESOL, né en 1766, , Bolle Dieuze, , , France, décédé le 14 août 1876 (à l'âge de 110 ans).

Madeleine, née en 1773.

Anne Marie, née en août 1776, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, x en 1795 avec Ulrich SOMMER, né en juin 1767

Joseph, né le 9 mai 1778, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, x avec Marie LAUBER

Catherine, née en 1790, décédée le 8 mars 1800, , Urbéis, 67220, BAS RHIN, France

Christian, né le 31 mai 1794, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, décédé le 13 juin 1794, , Bourg Bruche

De Pierre

Jean, né en 1774, x 1809 avec Barbe SUISSE, née entre 1788 et 1789, à Blâmont, 54450, MEURTHE ET MOSELLE

Barbe, née entre 1775 et 1776 x Mariée le 10 avril 1796, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, avec Henri David BACHMANN, né en 1766

Pierre, né entre 1777 et 1783 x le 22 avril 1813, , Raon sur Plaine, 88110, VOSGES, France, avec Anne NEUHAUSER, née entre 1790 et 1791, La Broque,

Madeleine PECHEUR ; BACHER, née en 1783, , Saulxures, 67420, BAS RHIN, décédée le 29 septembre 1823, , Celles sur Plaine, 88110, VOSGES, x le 3 mai 1808 avec Pierre GENY, né en 1783

André PECHEUR ; BACHER, né le 16 novembre 1793, ,Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, décédé le 24 mars 1795, Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France

Anne, née le 8 avril 1796, Moulin Bruche, Bourg Bruche

Christian, né le 14 mars 1799, , Bourg Bruche,

André, né le 19 avril 1802, Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédé le 5 février 1827, , Celles sur Plaine, 88110,VOSGES

De Joseph

Joseph né le 29 mars 1789, x e 20 juin 1816 avec Elisabeth GERBER, née le 24 avril 1796, La Broque, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 19 janvier 1818 (à l'âge de 21 ans) xx le 25 août 1818 avec Elisabeth GERBER, née en 1799, décédée en 1828 (à l'âge de 29 ans)

De Jacob

Jacob BACHER, né en 1784, décédé le 19 mai 1864, , Saales, 67420, BAS RHIN x 19 novembre 1806, , St Stail, 88210, VOSGES, France, avec Anne HUNG, née en 1789, , Palais, , , France, décédée le 25 janvier 1826, , Vermont, , , France xx e 28 août 1826, , Vermont, , , France, avec Barbe GOLDSCHMITT, née en 1793, décédée le 5 avril 1851 xxx avec Agnès GUINGRICH.

Agnès Anne BACHER, née le 17 mars 1787 , x le 22 novembre 1812, , Liepvre, 68660, HAUT RHIN, France, avec Christian STIBIC, né le 17 mars 1787 xx Mariée avec Chrétien STHIBIQUE ; STIBIC, né en 1782.

Joseph PAHRE ; PACHER ; BACHER, né le 12 janvier 1789, , Saales, 67420, BAS RHIN, France, décédé en 1867 x le 6 décembre 1810, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, avec Barbe KOERIQUE ; SCHOERIQUE ; GOERIG, née le 18 juin 1792, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France xx Marie BACHER, née en 1814, , Urbéis, 67220, BAS RHIN, France, décédée le 27 juin 1897, , Bourg Bruche

André BACHER ; PACHER, né le 2 juin 1792, , La Broque les Quelles, 67130, BAS RHIN, France, décédé le 1er avril 1864, x le 30 avril 1812, , Saales, 67420, BAS RHIN, France, avec Barbe HUNG, née le 28 mai 1794, , St Stail, 88210, VOSGES, décédée le 24 avril 1827, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France (à l'âge de 32 ans), xx 2 novembre 1827, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, avec Anne MOSIMANN, née entre 1775 et 1782, , Les Quelles, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 6 mars 1854, , Les Quelles, 67130, BAS RHIN,

Marie PACHER ; BACHER, née le 30 avril 1794, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 1er avril 1864, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France x 26 mai 1813, , Saales, 67420, BAS RHIN, France, avec Jean Pierre SCHURQUE ; SCHERIQUE, né le 25 mars 1790, La Broque, 67130, BAS RHIN, France, décédé le 20 mai 1860, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France

Magdalena BACHER ; PACHER, née le 30 mai 1796, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, décédée le 11 décembre 1834, ,Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, x 28 mars 1825, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, avec Michel MOZIMANN ; MOSIMANN, né le 11 décembre 1799, , St Quirin Métairies, 57560, MOSELLE, France, décédé le 9 août 1880, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN

Barbe BACHER ; PECHEUR, née le 20 mai 1799, , Saales, 67420, BAS RHIN, France x le 30 juillet 1825, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, avec Jean SCHLABACH, né le 25 avril 1804, , Urbéis, 67220, BAS RHIN

Catherine BACHER, née le 12 mai 1803, , Saales, 67420, BAS RHIN, France, décédée le 12 mai 1803, , Saales, 67420, BAS RHIN, France.

De Melchior et de Barbe Sommer

Joseph, né le 11 octobre 1788, , Le Hang Bourg Bruche , 67130, BAS RHIN

Barbe, née le 7 avril 1795, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédée en 1796, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France (à l'âge de un an).

Madeleine, née le 7 avril 1795, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 13 août 1795, , Bourg Bruche,

Madeleine, née le 20 novembre 1796, x avec Joseph SALZMANN

Christian, né le 22 octobre 1801, , Urbéis, 67220, BAS RHIN, x e 27 août 1811, , Lubine, 88490, VOSGES, France, avec Madeleine NEUHAUSER, née le 8 mai 1779, Malplaquet, La Broque Salm, 67130, BAS RHIN, France, décédée le 28 décembre 1840, , Grande Fosse, , , France

Catherine, née le 17 mars 1812, , Ranrupt, 67420, BAS RHIN, France, décédée le 10 février 1838, , Turquestein Blancrupt, 57560, MOSELLE, France x 10 février 1838, , Turquestein, 57560, MOSELLE, France, avec Christian SOMMER, né le 26 août 1805, , Turquestein, 57560, MOSELLE, France, décédé le 9 novembre 1858, , Turquestein, 57560, MOSELLE,

Barbe, née le 26 novembre 1813, , Ranrupt, 67420, BAS RHIN x 18 janvier 1838, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN avec Christian BACHER, né le 30 août 1815, Urbéis, 67220, BAS RHIN, France, décédé le 21 octobre 1871, , Bourg Bruche, 67130, BAS RHIN

André, né le 18 juin 1816, , Ranrupt, 67420, BAS RHIN, France, décédé le 13 août 1818, , Ranrupt, 67420, BAS RHIN

Rosine, née le 22 août 1818, , Ranrupt, 67420, BAS RHIN, France, décédée le 13 janvier 1827, , Ranrupt, 67420, BAS RHIN, France (à l'âge de 8 ans

Véronique Fréni, née le 25 mars 1822, , Ranrupt, 67420, BAS RHIN x Valentin AUGSTER.

D'André

Joseph né le 14 mai 1791, Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, France, décédé le 30 avril 1868, x le 16 février 1812, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, France, avec Catherine GERBER, née le 27 février 1782, Herbéviller, 54450, MEURTHE ET MOSELLE

Madeleine BECHER, née le 10 août 1793, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, x 15 mars 1813, Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, France, avec François Joseph PETERSCHMITT, né le 2 janvier 1790, , Ste Croix Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, France.

André, né le 14 décembre 1798, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, France, décédé le 30 septembre 1826, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, France x en 1818 avec Barbe PETERSCHMITT, décédée le 21 décembre 1821 xx avec Anne Marie LEHMANN

Christian, né le 17 juin 1801, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, France x avec Barbe LEHMANN

Catherine, née le 17 juin 1801, , Ste Marie Aux Mines, 68160, HAUT RHIN, France.




DOCUMENTS

Pour ou contre les anabaptistes

Pour : le Marquis de Pezay, physiocrate, admirateur de Jean-Jacques Rousseau, auteur des Soirées Helvétiennes, Alsaciennes et Franc-Comtoises.

       "Ce n'est qu'à une culture plus soignée et mieux entendue que j'ai distingué en Alsace les vallées habitées par les anabaptistes. Je regardais les collines avant d'entrer dans ces cabanes. Et, quand les collines étaient mieux cultivées, je me disais : " Il y a ici des Anabaptistes".
       Quoique ces bonnes gens soient, en Alsace, mêlés à un peuple encore soumis aux préjugés destructeurs de l'agriculture ; ils font corps entre eux, non pour briguer aucune autorité, mais pour soutenir les principes honnêtes auxquels ils doivent la pureté de leurs âmes et la force de leurs bras. Ils semblent rechercher, pour leurs demeures, les détours les plus reculés des Vosges.
       C'est dans les déserts qu'ils défrichent, en proportion de leur nombre, qu'ils aiment à élever leurs chaumières … un lit de cailloux, ou quelque autre précaution semblable, élève toujours leurs cabanes au-dessus d'un sol humide et dès lors dangereux. Cette cabane, ouverte au midi oriental, jouit, dès le point du jour, de tous les rayons que le soleil lui destine. Les fenêtres, souvent ouvertes, donnent accès à des torrents d'air qui viennent rafraîchir à la fois les poumons de l'enfant qui tête encore, et ceux de l'aïeul qui le regarde avec complaisance. Jamais, sous ces fenêtres basses, ne reste en dépôt le fumier, fait pour engraisser les terres et non pour empoisonner les hommes.
       C'est sous ces toits que le voyageur retrouve les charmes de l'antique hospitalité. On lui offre du lait meilleur parce que les troupeaux sont mieux soignés. Ce lait coule dans des vases de terre, mais bien lavés dans de l'eau bien nette. C'est une fille souvent jolie, toujours propre, qui le présente. Elle ne rougit point, parce qu'elle ne soupçonne rien de malhonnête, mais elle a de belles couleurs parce qu'elle se porte bien. Elle ne baisse point les yeux, parce qu'elle ne craint rien, mais elle les fait baisser par le respect que la pudeur inspire.
       Le soir, on oublie l'édredon malsain sur la paille la plus fraîche et la plus abondante, et le lendemain, après avoir payé quelques creiches (Kreutzer) pour le repos délicieux et frugal de la veille, ce n'est qu'à regret qu'on s'éloigne."

Contre : l'abbé Gérard, curé de Suarce, auteur d'un mémoire présenté à la Cour en 1779

       "Jean-Pierre Kilquer, de Chavanatte, a tenu la ferme du collège tant de son chef qu'au nom de son frère pendant 21 ans.
       Il l'a quittée à la Saint-Georges de l'an 1773. Le bail nouveau a été passé à l'anabaptiste environ deux ans ou 18 mois avant l'expiration du bail de Kilquer. Celui-ci offrait après coup le même canon que l'anabaptiste, mais on lui répondit qu'il n'était plus temps. Le nouveau bail s'est fait en cachette, à l'insu de tous ceux qui auraient pu renchérir, en un mot sans aucune publication.
       Bien loin que Kilquer eut été en demeure de payer, il était quelquefois en avance. Il avait marné près de la moitié des champs de cette ferme, qui est considérable pour le nombre de journaux, puisqu'il y a à peu près 90 journaux en tout. Il avait un bail seulement de neuf ans. La dépense de marner est si grande à Suarce et à Chavanatte, que l'on n'impose l'obligation de marner qu'à ceux à qui l'on fait un bail de 18 ans. Aucun particulier ne veut s'en charger, qu'il n'ait un bail à long terme.
       On lui a préféré un étranger, un intrus, un homme proscrit par les lois, un homme d'un caractère inquiet, qui désole la communauté par les procès qu'il suscite, un homme vain qui, se prévalant de l'injuste préférence qu'on lui accorde, affecte des airs de suffisance et de supériorité, porte le trouble dans la localité par les nouveautés qu'il veut y introduire. Il fait ses assemblées religieuses dans une ferme appelée au Chésal, près de Montreux-Château. Depuis six ans, il a eu trois servantes enceintes, y compris la première qu'il a amenée à Chavanatte, et qui était accouchée quelque temps auparavant qu'il n'y fût.
       Il n'y a jamais eu d'anabaptiste dans cette ferme. Il y a quarante à cinquante ans qu'il n'y avait aucun anabaptiste dans la forêt de Normanvillars ; c'étaient tous des catholiques. Il y a douze fermes qui sont entre les mains d'autant d'anabaptistes.
       Cette forêt, dépendance de la seigneurie de Florimont, forme un ban particulier et entièrement distinct de toutes les communautés voisines avec lesquelles il n'a rien de commun. Ce ban était autrefois cultivé par les catholiques seuls. Aujourd'hui, il n'y a plus qu'un seul catholique, qui n'est point laboureur. Ce qu'il y a de singulier et d'étonnant, c'est que les anabaptistes qui cultivent ce ban ne supportent absolument aucune charge publique. Ils ne donnent pas un denier à l'Etat. Ils ne paient point la portion colonique. Ils ne travaillent pas sur les routes. Ils ne contribuent ni en hommes ni en argent au régiment provincial. Ils sont au milieu du Royaume comme une petite république isolée et détachée. Ils profitent de tous les avantages des citoyens sans an avoir aucune charge, et rongent la substance des pauvres sujets, tandis que ceux-ci portent tout le poids du jour et de la chaleur.
       Il y a plus : il y a sept ou huit ans qu'ils ont eu l'impudence de vouloir se soustraire aux charges paroissiales ; il a fallu une condamnation de M l'Intendant pour les y assujettir."







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