table des matières, tome 3
LA VIE APRES LA VIE



       La sympathie que montre le pasteur Oberlin envers l'animisme évident des Ban de la Rochois mérite quelques explications, car elle n'est pas neutre d'un point de vue théologique.

       Nous avons vu qu'Oberlin a eu affaire aux esprits presque dès sa naissance, puisque son parent, le professeur Osterried, est mort d'une frayeur que l'on dit causée par un fantôme.

       Oberlin nous a laissé un résumé de sa vie intitulé "Tableau chronologique d'événements qui m'intéressent". On y remarque plusieurs interventions de l'au-delà, positives ou négatives.

       En 1783, la mort de sa femme augmente encore cet intérêt. Elle apparaît à Oberlin, et lui décrit un paradis composé de plusieurs jardins d'inégale beauté. On accède à l'un ou à l'autre selon que l'on a plus ou moins "travaillé" pendant sa vie, le travail pouvant être matériel, intellectuel ou spirituel. Oberlin s'essaie à dessiner des cartes du monde spirituel.

       En 1785, les événements surnaturels se précipitent (voir document en annexe).

       Tout ceci se combine avec le fait qu'Oberlin est le contraire du rêveur fumeux. C'est un esprit pratique, doué pour les travaux manuels, un organisateur social et un pédagogue.

       Mais voilà : il croit aux esprits parce qu'il a eu affaire à eux. C'est aussi simple que cela.

       Oberlin a la plus grande admiration pour le baron Emmanuel Swedenborg, que l'on a appelé "le Bouddha du Nord". C'est un notable très important, appartenant à l'entourage direct des Rois de Suède, un scientifique et un ingénieur, généralement considéré comme crédible. Et pourtant, il a visité toutes sortes de paradis et d'enfers de divers degrés, dont ses ouvrages tracent une géographie détaillée.

       Swedenborg appartient à l'église luthérienne, comme Oberlin, même s'il est fortement dissident.

       En particulier, il n'accepte pas l'idée (typiquement luthérienne) de la justification par la foi : il croit en la justification par les œuvres, et place au paradis ceux dont les œuvres ont été bonnes, et en enfer ceux qui ont mal agi.

       Il est cependant toujours possible de s'améliorer. En particulier, il place Luther dans une espèce de camp de rééducation pour le punir d'avoir déversé le "poison" de la justification par la foi, mais avec cependant l'espoir d'accéder un jour au paradis, s'il rejette ses erreurs.

       De la part d'un Luthérien, c'est inattendu ! Alors, si l'on veut se faire bien voir de la hiérarchie ecclésiastique, il vaut mieux ne pas trop parler de Swedenborg.

       Il faut dire que le dogme de la prédestination passe mal au siècle des Lumières. L'homme de cette époque a le sens de ses droits ; il exige d'aller au paradis s'il a bien agi, et n'accepte pas que les jeux soient faits à l'avance de façon totalement discrétionnaire.

       On le comprend un peu …

       Si bien que les pasteurs luthériens marchent manifestement sur des œufs quand il est question du salut.

       Swedenborg lance une idée très importante : il prononce les mots de prédestination pour le bonheur. Donc, nous sommes déjà sauvés, d'avance, tous, parce que Dieu l'a voulu. Le salut est un don. Il n'est pas à vendre en échange de bonnes actions.

       L'idée de la prédestination pour le bonheur est à vrai dire sous-jacente dans de nombreux sermons et textes, mais elle n'est pas exprimée en toutes lettres (sans doute par crainte que Messieurs les assassins et voleurs ne s'en donnent à cœur joie s'ils comprennent qu'ils n'ont plus l'enfer à craindre). Par exemple, dans Le jardin de plaisance des âmes pieuses, livre orthodoxe s'il en est, nous pouvons lire :

       "Ne sois jaloux de personne et n'aie de haine pour personne. Le seigneur t'aimait quand tu étais son ennemi, c'est pourquoi il demande de toi que tu aimes ton ennemi par amour pour lui. La dette que nous autres hommes quittons à nos créanciers est bien petite en comparaison de celle que le Dieu Tout Puissant nous quitte. Si tu crois que ton ennemi ne mérite pas que tu lui pardonnes, le Seigneur Jésus mérite bien que tu lui pardonnes à cause de Lui."

       Donc, si nous devons pardonner, ce n'est pas pour obtenir que Dieu nous pardonne. C'est parce que, sachant qu'il nous a pardonné des fautes graves, nous serions vraiment des minables si nous refusions d'en pardonner de petites à nos "ennemis".

       Nous sommes là vraiment au sommet de la spiritualité. Mais en même temps, il y a comme la crainte de dire trop fort que nous sommes déjà pardonnés, si bien que le même texte, à peu de lignes d'écart, présente un dogme tout différent, à savoir :

       "Même un tout petit pêché, qui devient un pêché de prédilection, peut conduire un homme en enfer"

       Nous sommes là dans l'univers de pensée d'Oberlin, c'est à dire dans les marges mouvantes de son église, plus ou moins piétistes, anabaptistes et, de façon encore plus discrète, Swedenborgiennes.

       Une façon de concilier le dogme de la prédestination, dans sa variante de prédestination pour le bonheur, avec l'incontournable nécessité sociale de faire peur à certains individus, conduit à réinventer le purgatoire. C'est un peu ce qu'a fait Swedenborg en prononçant, contre Luther, une condamnation non perpétuelle au camp de rééducation.

       C'est également ce que fait Oberlin, un jour, en chaire, au Ban de la Roche, en osant suggérer que l'Enfer ne serait pas perpétuel.

       Et là, mes chers amis, quel scandale ! quel potin ! quelle mesnie Hennequin !

       Maginez ouar que Monsieur le Baron de Diétrich a entendu à l'église ces propos incendiaires, et qu'il a dénoncé Oberlin au Consistoire de Strasbourg !

       Enfin bon, les choses se tassent, mais n'empêche que ce n'est pas facile, pour un pasteur, que d'exprimer ces idées de bons sens : si nous avons été méchants toute notre vie, aucun miracle ne pourra nous faire vivre immédiatement en paradis, ne serait-ce que parce que le paradis est un état et non un lieu, et qu'on n'y est pas transplanté comme d'un pot de fleur dans un autre. Il nous faut travailler sur nous pour y arriver. Mais rien n'est désespéré, et nos efforts ne sont pas destinés à être soit inutiles si Dieu nous a choisi d'avance, soit perdus dans le cas contraire.

       Alors, finalement, Oberlin se dit peut-être que les vieux réflexes animistes du Ban de la Roche n'ont pas que du mauvais. Les Ban de la Rochois ont, globalement, une vision assez optimiste de l'au-delà. Ils ne la développent pas en grandes phrases, mais on sent, à maintes occasions, qu'ils ne se font pas grand souci pour les personnes qui ne sont pas mortes prématurément.

       Les esprits qui les tourmentent ont en général été victimes de malemort. Or, un mal-mort, cela n'a rien à voir avec un damné. Relisez le chapitre sur Catherine Morel : on sent qu'elle a été traumatisée par son accident, certes, mais c'est tout. Rien ne nous dit qu'elle hait le genre humain, bien au contraire puisqu'elle déploie tous ses efforts pour communiquer des conseils de prudence à Catherine Gagnière. Et rien ne nous dit qu'elle souffre encore aujourd'hui. Certes, on l'entend gémir dans le moulin, mais uniquement quand elle a quelque chose à dire. C'est son langage. Elle n'a pas d'autre moyen de dire "Attention, ce moulin est dangereux !".

       Rien ne nous dit qu'elle est coincée entre deux mondes (ou alors, le pasteur Reinbold l'est aussi, car lui aussi donne des conseils de prudence au moulin). Il est parfaitement possible qu'elle donne ses conseils de prudence par simple bonté, ce qui serait assez normal de la part de la servante d'un pasteur.

       Bien sur, ces hypothèses ne sont pas des certitudes, et la condition des mal-morts serait à étudier de plus près. Ce que fait Oberlin.

       Il n'empêche qu'il comprend que, pour exercer son ministère, il n'est pas absurde de partir des croyances spontanées des Bandelarochois, qui ne sont pas scandaleuses, et qui ne sont pas aux antipodes de ce que pense Oberlin s'il est disciple de Swedenborg, à savoir que, lorsque nous nous réveillons dans l'autre monde, nous nous y trouvons nous même, avec nos qualités et nos défauts.


DOCUMENT

Sources de réflexion, sujets de prières, actions de grâce,
ou tableau chronologique d'événements qui m'intéressent.

Carnet du pasteur Oberlin

1740Juillet, 17 : mort de mon frère George Henri Oberlin
Septembre, 30 ou 31 : mon jour de naissance

1742
Décembre, 17
Mort du Professeur ??? Osterried, mari de ma cousine … née Link. La mort de ce philosophe et esprit fort fut la suite d'une mortelle frayeur de ce que l'on n'ose plus nommer aujourd'hui l'apparition d'un esprit ou spectre. Le professeur ne fut âgé que de 39 ans.

1743
Janvier, 7
Mort de mon oncle M. Link, docteur et professeur en droit.

1744
Octobre, 3
Mort de ma bonne et aimable Grand Maman, Mme Salomé Felz, née Kraut, de 67 ans

1747
Septembre, 1?
Mort de mon beau-père, M. ??? Witter, professeur de 53 ans, par suite d'une purge trop violente.
Décembre, 18 : ma chère femme, Mme Madeleine Salomé Witter, baptisée à l'église Saint Thomas

1748
Janvier 10
Mort de ma belle-mère (et cousine), Mme Catherine salomé Witter, née Link, de 35 ans


1752
Aout, 18
M. Le Dr Lorentz (Sigmund Friedrich) garanti du danger de périr dans un marais lorsqu'il revenait de la Saxe (plus des précisions en allemand)
Nov, 2
Mort du Dr Bengel, auquel il avait été donné d'expliquer si admirablement la Sainte Apocalypse, de 65 ans


1754
septembre, 15
Etudiant de la 4ème classe, j'eus la fièvre chaude bilieuse


1755
septembre, 29
Je suis devenu étudiant, âgé de 15 ans
Novembre, 1
Lisbonne (Lisabon) renversée par un tremblement de terre


1756
Septembre, 9
J'eus la dysenterie, et après moi trois de mes frères, Henri, Jean et Charles-Louis
Septembre, 18
Mort de mon frère Jean, de 12 ans
Septembre, 25
Mort de mon frère Charles-Louis, de 10 ans


1758
Août, 6
Baccalauréat


1759
Avril, 12
Mort de mon élève Jérémie ??? , de 7 ans


1760
Mai, 9
Mort du Comte de Zinsendorf, de 60 ans


1761
Août, 10
Naissance de mon frère François-Henri


1762
Août, 26
Je soutins mes premières thèses (disputations) sous M. le Professeur Lorentz : Epitomé rerum gallicarum ab origine gentis usque ad Romam imperium


1763
Juillet, 21
Je suis devenu Maître es Arts.
Novembre, 4
Naissance de Louise Scheppler, qui a élevé mes enfants après la mort de ma chère femme


1765
Juillet, 1
Mort de mon frère … (passage en allemand)


1766
Octobre 5
Mort de ma tante, Mme Catherine Salomé Link, née Felz, de 71 ans


1767
Mars, 30
Je suis arrivé à Waldersbach comme pasteur ; et ce même jour, 27 ans plus tard, 1794, après ma grave maladie, la première fois conduit à l'église par deux anciens
Juin, 12
Je soutins mes thèses théologiques sous M le Docteur Beykert
Avril, 11
Mort de Mme Eberhardine Catherine, née Witter, première femme de mon frère le Professeur
Septembre, 11 (en allemand)


1768
Juin, 5 (en allemand)
Juillet, 6
Je me suis marié avec Melle Witter, Madeleine Salomé


1769
août, 15
naissance de Napoléon Bonaparte
septembre
La bonne Sara Banzet, fille de Jean, de Belmont, ancienne servante de Mme Stouber, enseigne aux enfants de Belmont à tricoter, de son propre mouvement ; ce qui donna l'idée et la naissance à l'établissement des conductruces de la tendre jeunesse
Décembre, 24
Naissance de mon premier enfant, Emmanuel Frédéric


1770
mars, 6
mort de mon père, M. J G Oberlin, théologien, précepteur de la première classe du gymnase de Strasbourg
août, 15
Dieu nous a garantis d'un incendie


1771
Janvier, 12
Mort de mon jeune élève François Henri Silberrad
Février, 6
Mort de mon premier enfant Emmanuel Frédéric, d'environ 2 ans
Août, 6
Mort de M. Schöfflin, professeur


1772
Janvier, 2
Naissance de mon 2ème enfant, Frédéric Jérémie, ici, à Waldersbach
Mars 12
Mort de ma sœur Christine Elizabeth
Mars 29
Mort de Monsieur le Baron de Swedenborg, de 54 ans


1779
Février, 6
Naissance de Frédérique Salomé, ma fille et 3ème enfant
Juillet
Suppression des Jésuites par Clément XIV, l'excellent Ganganelli
Oct 28
Depuis 8 jours, Dieu nous a garantis de plusieurs graves malheurs, dont nous étions menacés

1774
avril 24
Mort de la bonne Sara Banzet (fille de Jean, de Belmont), première conductrice de la tendre jeunesse, de 28 ans
Mai, 10
Mort de Louis XV, de 65 ans
Juin 12
Mort de Mme A. Marguerite, née Froehlich, 2ème femme de mon frère le Professeur
Sept 22
L'excellent Ganganelli, Clément XIV, meurt empoisonné
Dans cette année, on me demande pour pasteur à Ebenezer et dans les vastes environs, dans les colonies anglaises en Amérique ; mais, la guerre avec les Anglais étant survenue, on me dispensa de ma promesse

1775
Naissance de Fidélité Caroline, ma 4ème enfant et 2ème fille, ici à Waldersbach


1776
nov 6
mort de Frédérique Salomé, ma première fille, de 3 ans 9 mois
dec 27
naissance de Charles Conservé, mon 5ème enfant, à Strasbourg


1777
août 22
Mort de M. Engel, pasteur de l'église Saint Thomas, qui aurait du être remplacé par M. Stouber, et le fut par cabales par M. Schneider

1778

jan 12
mort de Charles de Linné
mai 11
naissance de Henri Gottfried, mon 4ème fils et 6ème enfant, à Strasbourg, jour de Gottfried
mai 29
Mort de Voltaire


1779
Naissance de Henriette Charité, ma 7ème enfant, à Strasbourg


1780
sept 18
Gera incendiée


1781
août 5
Naissance à Strasbourg de Louise Charité, ma 4ème fille et 8ème enfant

1782
fev 15
Je fus en danger de périr sur la hauteur dans les neiges et par un vent glissant avec ???, et ???, mes deux pensionnaires, en voulant revenir de Rothau ; et, le lendemain, même danger effroyable en traversant la Bruche, sur deux arbres glacés en dos d'âne et sans garde-fous, où nous avons été garantis de la chute dans l'eau prise et coagulée à demi-dureté, garanties d'une manière ??? par une main invisible.
mars 27
L'Inquisition abolie en Sicile
Avril, 1
Mort de l'excellent homme, J. G. Claude, ancien de Waldersbach
Aout 18
Göppingue brülée
Nov 4
Ma chère femme est partie à Strasbourg pour ses dernières couches
Nov 14
Naissance de Frédérique Bienvenue, ma 5ème fille et 9ème enfant
Dec 24
Ma chère femme revient de ses dernières couches, très bien portante


1783
Janvier, 18
Mort subite de mon excellente femme, Mme Madeleine Salomé née Witter, de 35 ans
Jan 21
Elle fut ensevelie devant la muraille de l'eglise de Waldersbach à droite
Fev 5
La Calabre ravagée par le tremblement de terre
Mars 20
Louise Scheppler, conductrice ambulante, commence à aller à Rothau chez ???
Mai 11
Abolition du nom et de la forme extérieure de la Société Chrétienne
Juin 5
MM. Montgolfier font voler leur premier aérostat à Annonnay en Vivarais
Oct 12
Mort de M. le Dr Sigmund Frédéric, de 56 ans ; il en fut averti 8 jours auparavant par le (… en allemand) (officier du Château ou de la forteresse de lumière) … (en allemand)


1784
nov 29
Une secousse de tremblement de terre à 10 heures de la nuit
Dec 27
Mort en Angleterre … (en allemand)

1785
jan 27
M. Mann, conseiller de Mme la Comtesse de Loewenhaupt, à Oberbronn, mon ancien camarade de classe, se brûle la cervelle
Louise Scheppler commence à aller un jour par semaine faire l'école à tricoter chez M. le pasteur Kolb, à Rothau, malgré les hautes neiges, les froids vifs et les vents durs

Mai 16
Lundi de Pentecôte, Didier Neuviller de Waldersbach, qui avait été le premier précepteur de mes fils, reçoit un coup de fusil sur la Perheux par François Fehlrad, un braconnier du Sundgau, avec lequel il exerçait le même métier
Mai, 19
Je fus traîné par le cheval en allant à Rothau pour rendre témoignage au sujet de cet assassinat ; … (en allemand)
Juin 25
Chrétien Bininguer, de 58 ans, (fils illégitime d'Anne Gonnet et de M. Caspar Bininguer, pasteur de cette paroisse) se pendit dans la forêt de ???
Il fit l'esprit fort, haïssait la Sainte Bible, soutenait que les pasteurs sont ???

1786
mars 26
Mon brave neveu, Philippe Henri ???, de 20 ans, mourut
Aout 17
Mort de Frédéric II, roi de Prusse, de 74 ans


1787
Juillet, 9
Dieu nous préserva, moi et mes garçons pensionnaires, d'être écrasés par un rocher dans la petite forêt
Sep, 7
L'ordre arrive d'établir une assemblée paroissiale, composée de notables, syndic, le pasteur, et le seigneur ou son délégué, lequel présiderait ; les 12 hommes feraient l'assemblée municipale, et les 10 hommes l'assemblée paroissiale
Sep 26
Mort de M. le Dr Beykert, Président du Consistoire de Strasbourg


1788
juin, 3
Mort de M. Reuchlin, Président du Consistoire, de 93 ans


1789
mai, 17
mon Charles-Conservé, préservé du malheur d'être estropié, ou écrasé sous la chaise, en allant en voiture à l'église de ???
juin, 20
les 26 députés de l'Assemblée nationale s'assemblent au Jeu de Paume à Versailles


1790
fev 20
Joseph II, Empereur d'Allemagne, meurt, de 49 ans


1790
Juillet, 14
Prise de la Bastille (sic)


1791
Aout, 10
Mort de Vernier Masson, maître d'école de Waldersbach, de 70 ans
Jui 14
La grande fête de la Fédération à Paris
Jui 31
Je fis le premier baptême d'un enfant illégitime (auparavant, c'était les curés catholiques)


1792
mars 1
mort de Léopold II, empereur d'Allemagne
mai 24
mon Henri, apprenti d'un relieur de livres


1793
jan 24
Louis XIV, Roi de France, guillotiné (précisément 11 ans après la mort de ma femme)
Aout 25
J'eus la dysenterie
Aout 27
Mon Fréféric Jérémie, caporal fourrier du bataillon de Strasbourg, blessé à mort sur une hauteur près de Bergsaben ; dont il mourut le lendemain à Weisenbourg, chez M. le pasteur Greis, à une heure du matin, âgé de 21 ans 7 mois.
Dec 7
Louise Scheppler prend la fièvre putride, et ensuite moi et tous mes enfants
Dec 15
Je comparus devant le Président du Comité (infernal) de Sureté Publique.Et Schneider, l'accusateur public, comparut à la guillotine sur la place d'armes à Strasbourg

1794
Jan 20Commencement de ma grande et inoubliable maladie, la fièvre putride, où pendant 30 jours, je ne me possédais pas dans l'extérieur, mais fort bien dans l'intérieur, et où j'appris par expérience que l'homme a trois parties constituantes, esprit, âme et corps
Mars 20
Je fus la première fois à l'Eglise pendant quelques minutes seulement après ma grave maladie de 70 jours ou 7 décades, conduit sous les bras par deux anciens
Avr 9
Voulant commencer le service divin à l'église de Waldersbach, je fus interdit de toute fonction ministérielle quelconque
Et j'établis d'abord un club ou société populaire, et, sous ce nom, nous pûmes continuer nos assemblées religieuses

Jui 27
Me trouvant au repas de baptême chez Jonathan Banzet, je fus sommé par un commissaire de me rendre en arrestation à Schlestadt (Sélestat) ; NB : le baptême avait été administré par l'officier public
28
Je me rendis en arrestation à Schlestadt avec M. Boekel, sous le gouvernement révolutionnaire de Robespierre. Nous sommes revenus de l'arrestation.
aout
Mes deux fils, Charles et Henri, chez moi, commencent à apprendre le métier de vitrier de Théodore Kurtz
Sep 2 (ou an II, Fructidor, 16)
La Convention nationale, sur le rapport de M. ???, député, décrète mention honorable de M. J.G Stouber, mon excellent devancier, et de moi, pour 27 ans de travaux dans l'instruction publique.
Et, malgré cela, les administrateurs du district de Schlestadt, persistent à me défendre toute instruction publique et privée


1795
jan 22
le citoyen Bailly, représentant du Peuple, sur le rapport de mon frère le Professeur, m'autorise à recommencer mes instructions publiques et privées
mars 22
Première Eglise, et le culte rétabli après la persécution de Robespierre, après un an d'interruption
Jui 20
Charles est chirurgien à l'hôpital militaire à Strasbourg
Aout 18
Charles est reçu élève de l'Ecole de Santé
Sept 1
Ma Fidélité-Caroline épouse M. Wolff


1797
Jan 20
Mort de mon excellent prédécesseur, M. J.G.Stouber
Aout 16
Mort de M. Ehrmann, docteur et physicien de Strasbourg


1798
fev 26
Mort de mon beau-frère M. Schlag
Mai 18
Ma Frédérique garantie du danger de tomber à la renverse dans la cave
Oct 10
A la brune du soir, par un accident singulier, je fus ébloui et absolument égaré sur la Perheux, et en danger.
NB : Mme Kautz avait été extrêmement pressée de prier pour ma conservation


1799
jan 27
Le haut Waldersbach raviné par la pluie et les neiges fondues
Juin 27
Notre chère Annette Poirson préservée du malheur d'être écrasée sous une porte pesante de jardin
Sep 26
Lavater, cet excellent ??? reçoit le coup de fusil mortel
Nov 27
Mon Henri-Gottfried, conscrit, quitte Strasbourg le havresac sur le dos, mais sous les auspices de la providence divine et paternelle


1800
fev 17
mort de mon ancien camarade de classe, M Ehrmann, professeur de physique, de 58 ans
oct 2
mort du célèbre M. Herrimann, professeur d'histoire naturelle


1801
Jan 2
Mort de Lavater
Fev 7
Mort de Chodowiecky, excellent ??? à Berlin
Mars 24
Mort de ???
Oct 3
Mort de M. Mickael Lorentz, Professeur

1802
dec 13
Mariage de ma Louise-Charité avec M. Pierre Witz


1803
jan 10
Trois maisons incendiées à Fouday
Mars 14
Mort de ??? célèbre poète à Hambourg


1804
mars 26
mariage de ma Henriette Charité avec M. Josué Graf


1805
dec 19
mon genou gauche écrasé sous le bois de la selle, et toute la pesanteur du cheval


1806
fev 2
Trois maisons incendiées au Bas Waldersbach
Mars 25
Mariage de ma Frédérique Bienvenue avec M. Rauscher
Oct 6
Mort de mon excellent frère, Jérémie-Jacques, professeur, de 71 ans


1807
fev 8
mort de Mme Elizabeth Schwartz, née Mezler, bienfaitrice de ma maison


1808
J'installai mon fils Charles Conservé comme pasteur à Rothau

1809
mai 1
mort de M ???, l'aveugle, de 72 ans
mai, 13
Dernières couches de ma fidélité-Caroline, épouse Wolff
Mai 15
Mort de ma Fidélité Caroline
Juin 30
Un très grand loup force la porte de lattes et essaie en vain d'entrer dans la cochonnière
Nov 1
La maison curiale de Rothau incendiée


1810
oct 29
Dix maisons incendiées à Belmont, de 20 ménages

1811
fev 3
Je fus surpris par une dangereuse et douloureuse strangurie, mal de membre ambulant et apoplexie
Oct 5
Mon Henri-Gottfried entre en Russie
Oct 17
Dieu garantit nos trois plus jeunes pensionnaires d'être écrasés sous le bûcher mal dressé, qui s'écroula

(ici l'écriture change)

1819
Arrivée de M. Rauscher et de sa famille à Waldersbach, ayant été désiré par M. Oberlin pour le remplacer puisque son autre gendre, M. Graf, qui avait passé 7 années auprès de lui avec sa famille, pour le soulager dans ses fonctions, était devenu incapable par suite d'un coup d'apoplexie

1826
juin 1
Mort de mon cher papa M. Jean Frédéric Oberlin, né le 31 août 1740, arrivé au Ban de la Roche le 30 mars 1767

1842
sep 17
Mort de mon mari M. Philippe Louis Rauscher, à l'âge de 73




Musée Oberlin à Waldersbach le pasteur Oberlin




page suivante