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Recherches historiques:
SAINTE PÔLE au Fil des Jours

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En thèse générale, les centres habités de nos régions ne se sont multipliés qu'après l'arrivée des Francs.
Vers l'an 1000, ils étaient presque tous tels que nous les voyons aujourd'hui.
Au XI ème siècle, à la période des croisades apparurent des villages portant des noms de Saints.
Ces noms leur furent donnés à des époques plus rapprochées chez nous quand la dévotion envers ces Saints devint plus florissante.

Ainsi naquirent Saint-Georges, Saint-Maurice, Sainte-Agathe, Sainte-Pélagie.

  • 1175 : Une Charte de l'Abbaye de Beaupré fait mention du maire ou "Fondateur" de Sainte-Pôle en ces termes :
    "Lambertus -Villicus -Sancti -Pauli" que l'on peut traduire :
    "Lambert du village de Sainte-Paule" et sera écourté en Sainte-Paule dans les années 1476"
    On ignore pourquoi le nom masculin latin de Santus-Paulus a pris le genre féminin en français. Par ailleurs, on pourrait également penser que Sainte-Pôle vient du nom de sa patronne " " Sainte-Pélagie " donné du temps des croisades, et qui se disait " Polagie " en patois.
    Les habitants de la commune s'appellent les " Pélaginois ".

  • 1186 : Une Charte de Bertrand, évêque de Metz, confirme différentes donations faites à l'abbé de Haute-Seille, entr'autres "quelques prés sur le Ban de Sainte-Paule".

  • 1301 : Henri 1er, Sire de Blâmont, traite avec vigueur Jean de Salm, son cousin, qui l'a offensé. Une rencontre a lieu à Neuviller, près de Badonviller. Henri a l'avantage.
    Pour accord d'une réconciliation, il exige que son adversaire lui cède ce qu'il possède à Sainte-Paule et de plus six hommes en remplacement d'un pareil nombre tués au combat.

  • 1347 : Vary, Chevalier, était issu de la maison seigneuriale de Brouville. Brouvelotte qui aurait créé Lietard de Brouville en 1279, à laquelle s'est rattachée au cours de diverses successions l'avoir familial de Couvay, comprenant Sainte-Pôle.
    Il reste de lui, un texte auquel est appendu un sceau ou " écu " à la bande visible avec 6 pillettes : trois en chef -trois en pointe.

  • 1348 : Celui-ci aurait fait son hommage à l'évêque de Metz pour ses villes de Pexonne, Sainte-Pôle, Saint-Maurice et Montigny.

  • 1403 : Sainte-Paule faisait partie de la seigneurie de Pierre-Percée et de l'Ober-Salm.
    Jean V de Salm, adversaire obstiné de Henri IV de Blâmont, garda Pierre-Percée.
    Il fut marié 3fois :
    en 1403 avec Guillemette de Vergy,
    en 1413 avec Hildemande de Frise,
    et en 1426 avec Jeanne de Joinville, veuve de Henri d'Ogeviller avec laquelle il eut 2 enfants.
    Henri, héritier de Domrémy et Jean VI de Salm, héritier de Pierre-Percée sans descendance.
    Pierre-Percée et l'Ober-Salm passèrent dans l'apanage des Rhingraff ou Comtes Sauvages du Rhin jusqu'au XVIlème siècle.
    Avec le temps, ce petit état s'était accru de parcelles diverses acquises sur les Bans de Pexonne, Fenneviller, Sainte-Pôle, Couvay, Pettonville, Ogeviller.

  • 1477 : On rapporte que la commune de Sainte Paule ainsi que sa sœur jumelle, Saint-Maurice, faisaient primitivement partie de la seigneurie de Montigny dépendant du Comté de Blâmont, et cela jusqu'à la mort sans postérité de Bertrand de Liocourt, Seigneur de Montigny et autres lieux.
    Son avoir fut divisé.

  • 1480 : La veuve de Philippe Croffe de Sarrebourg convola en seconde noce avec Eguenolf de la Roche.
    En 1481, celui-ci agissant comme tuteur des enfants de sa femme fait ses reprises pour Saint-Maurice, et Sainte-Pôle, vis-à-vis d'Olry de Blâmont.

  • 1502 : Sa fille Elisabeth, mariée à Adam Hundstein sera la dame de Saint-Maurice et Sainte-Pôle, Chambrey et Phlin que l'on trouve souvent mentionnée au XVIènie siècle.

  • 1577 : Sainte-Pôle devint une paroisse détachée de Montigny, grâce à l'intervention d'Olry II, bientôt évêque de Toul.

  • 1600 : Cette dynastie, bien que florissante, allait bientôt s'éteindre à la suite des divers mariages avec les seigneurs de Turkestein. A la mort de ces derniers, les biens furent éparpillés envers divers comtés. C'est ainsi que plusieurs parcelles, Couvey, Brouville seront rattachées au comté de Salm.

  • 1603 : (texte intégral de Henri Lepage en 1853) On lit dans les comptes du Domaine de Salm :
    " Par l'état du partage général du comté de Salm, Monseigneur (le Duc) emporte seul le village et la mairie de Sainte-Paule avec tous droits, autorité, revenus et profits en dépendant; la taille auquel lieu monte et avalle".
    " Les relevages de cette mairie sont tels que un, deux, trois ou plusieurs tenants des héritages sur lesquels les cens d'argent, chapons et poules sont dus, étant morts, les héritiers sont tenus relever es mains du mayeur dudit lieu dans quarante Jours et payer pour chacun 4 deniers desquels relevages les bourgeois et habitants dudit Sainte-Paule tenant les dits héritages sont exempts et n'y sont tenus que les forains.
    Les manans et habitants de ce lieu doivent chacun au corvées a Monseigneur : ceux qui font charrue doivent une journée de corvée quand ils sont requis, et quand ils ne sont employés doivent pour icelle 12 deniers
    " .
    " Les anciens paisonnages sont tels que chacun bourgeois et habitants des mairies de Badonville, Pexonne, Sainte-Paule et autres lieux peuvent mettre porcs de leur nourriture en la paisson des bois communaux sans en rien payer pourvu que ce soit pour le deffruit de leur ménage, mais s'ils en vendent, sont tenus de payer pour chacun porc un gros et demi, et est a savoir que s'ils en achètent autres que de leur nourriture à la saison accoutumée, et puis les revendent, sont tenus de payer pour chaque tête 12 gros".

  • 1635 : On apprend qu'il y aurait eu jadis un château fort qui défendait la contrée; et qui a été détruit dans les guerres qui ensanglantèrent la Lorraine au XVII° siècle.
    Il est probable que les comtes de Herbéviller avaient fait bâtir le château pour tenir en bride les seigneurs voisins.
    Il était compris dans le baillage de Lunéville, généralité et parlement de Nancy, avec les coutumes de la province.

  • 1663 : (texte intégral de Henri Lepage en 1853) "il ne se fait aucun profit de la meule de Sainte-Pôle, ascensée à feu Chrétien Virion, dudit lieu, pour avoir été brûlée du commencement des guerres, et il est impossible d'en faire profit de longtemps pour le peu de monde qui est audit lieu".
  • 1708 : (texte intégral de Henri Lepage en 1853)Dans la déclaration des communautés :
    "Sainte-Pôle, prévôté et office de Badonviller: Il y a dans le village de Fief, une paroisse sous l'invocation de Sainte-Pélagie, à la nomination de S.A.R. et de Monseigneur le Prince de Salm.
    Les sieurs Kerfel et Crueldre, demeurant et propriétaire du dit Fief
    On a des actes de foi et hommages donné par Charles-David de Bannerot, écuyer (24 novembre 1712).
    Jean-Baptiste Bailly, secrétaire du Feu Roi de Pologne en son conseil antique, garde de ses. archives, etc...(21 février 1772).
    Nicolas-Charles Quenel, secrétaire du Roi en la Chancellerie établie près la cour souveraine de Nancy, etc... (26 février 1772).
    Et Françoise Briot, veuve de Jean-Nicolas de la Marre, vivant conseiller du Roi et receveur des finances du Bureau de vie (16 août 1776)
    ".
  • 1710 : A la paroisse de Sainte-Paule et Saint-Maurice qui est son annexe, S.A.R. le Duc de Lorraine y exerce haute, moyenne et basse justice, et les habitants sont juridiciable auprès de la prévôté de Badonviller.
    Le patronage de la cure est assuré conjointement par son Altesse Royale le Prince de Salm.
    Sainte-Pôle, à cette époque, ne comptait que 26 ménages (environ 95 habitants d'aujourd'hui).

  • 1718 : Le Duc Léopold fit don à Jean-Pierre le Cerf, l'un des valets des limiers de sa vénerie d'une somme de cent livres à prendre annuellement sur le produits du bail du moulin à Sainte-Pôle.
  • 1738 : Les habitants de Sainte-Pôle disent, dans la déclaration fournie par eux, que leur communauté possède par ascensement un bois appelé le bois Godfrin contenant 126 arpents, moyennant un cens de dix résaux d'avoine, un autre bois ruiné, de 140 arpents*, dit le bois des Hayes, duquel les titres ont été adhirés pendant les guerres: neuf pièces de prés en différents cantons.
    La communauté a droit d'affouages et grasse pâture dans les bois de Badonviller ou ceux de cette ville ont droit de marnage.
    Il est bon de rappeler que Sainte-Pôle a été dans une mouvance qui lui a donné diverses appartenance aux seigneureries locales, Seigneurerie de Salm, des comtes de Blâmont, des Seigneurs d'Ogeviller et de Montigny, de la vouerie de Deneuvre, Seigneurerie des Ducs de Lorraine et Comtes de Herbeviller:

  • 1791 : Affaire du Serment Constitutionnel des prêtres: C'était une tracasserie infligée au clergé paroissial qui était pris en l'application des directives du gouvernement de la constituante, qui demandait entre autre au clergé d'abandonner ses revenus et bénéfices ecclésiastiques en échange d'une pension d'au moins 700 livres.
    On note pour ce serment que le curé de Sainte-Pôle, l'abbé Pierre et son vicaire Kippeurt prêtèrent serment avec restriction.

  • 1802 : La commune de Sainte-Pôle a été érigée en succursale.

  • 1807 : Saint-Maurice a été annexé à Sainte-Pôle.

  • 1838 : 83 maisons
    - 107 feux
    - 46 électeurs
    - 10 conseillers municipaux

Le village a conservé une maison de 1 719 et quelques autres du XIII ème siècle aux portes charretières cintrées.
*1 arpent = 20.44 ares (mesure de Lorraine)