L'histoire médiévale de Badonviller continue ainsi durant tout les XIV et XVè siécle: on se bat, on s'allie, on s'échange des quarts de Badonviller contre rançon, par mariage, par héritage.

       Durant le XVIè les comtes de Salm et le Rhingraf résident en commun à Badonviller, capitale du comté de Salm.

       Je reprends ci-dessous le texte de Louis Schaudel:

       "Pour leurs séjours à Badonviller, ils disposaient de deux grandes maisons, reliées par une galerie, et restaurées, en 1570, par les soins de l'ingénieur Claude MARJOLET, venu de Nancy à Badonviller pour organiser et diriger les travaux; ceux-ci furent effectués par Me Jean LOURS, maçon tailleur,Adam Jean COLOTTE et COLLARDIN, charpentiers, Me Noël ESTIENNE, peintre et verrier, Jean de BARBAS, maréchal et Nicolas CLAUDE, serrurier, tous demeurant Badonviller; Me Nicolas WYRIOT, charpentier, et Georges POIRSON, recouvreur, demeurant à Blâmont."
       CHATELAINS: Les deux comtes avaient, pour les représenter à Badonviller, chacun son châtelain exerçant en commun l'action souveraine sur tout le comté de Salm resté indivis jusqu'en 1598. Nous trouvons ainsi successivement en fonctions, en 1564Bertrand LOUVYOT, en 1569 Jean BARNET, en 1597 Nicolas JACOB, en 1598 DIETREMANN, pour le comte de Salm Jean IX; Jean SAFFROY, Jean HANUS, de BILISTEIN, Guillaume GILLE pour le Rhingraf Frédéric.
       Parmi leurs collaborateurs vient au premier rang le Gruyer, officier chargé de la garde des bois et des rivières du comté. En 1564, cet officie est exercé par Jean SAFFROY, que nous retrouvons comme châtelain en 1570 et remplacé à cette date par Jean LIEBAULT; en 1591 et 1598, fonctionne Demenge ROUYER.


20.11.1598 Traité de mariage

Jean d'ABOCOURT, avocat au baillage, assisté de Dietrich DIETREMAN, châtelain à Badonviller, Barbe LIEGEOIS, ses père et mère, César d'HOFFLIZE, Nicolas LIEGEOIS, Nicolas REGNAULD, boutavant aux salines de Salonne, cousin.
Dorothée HANNUS fille de noble Jean demaurant à Blamont, assistée de son père, Barbe DAUDERGNY sa mère, Erich HANNUS, frère, Jean BOUCHOIR, maire de Blamont, Nicolas REISPERG, châtelain de Château-Voué.
Dot de l'épouse: 10000 écus d'or
merci à J.J.

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23.12.1671 Traité de mariage

Claude PIERRE, maître tailleur d’habits, veuf à Morhange, assisté de Christophe TROMPETTE, marchand huilier, Michel MICHEL, drapier à Vic, ses cousins, Jacques CHALLOT, curé de Wuisse, ami.
Barbe DOGOZ veuve François VALETTE, maire à Badonviller, assistée de François VALETTE, marchand à Vic, beau-frère, Henry de RAINVILLE dit des Escus, Nicolas MAILLARD, marchand à Dieuze, ses neveux, Nicolas CAGEREL, marchand tanneur à vic, son filleul et ami.



       PORTIERS :
       Deux portiers, établis en commun par les deux seigneurs auxquels ils prêtaient serment, gardaient alternativement, de jour, et secondés par un bourgeois, les deux portes de la ville. Ils faisaient de même alternativement, la nuit, le guet à la TOUR D'EN HAUT. Quant au guet de nuit de la PORTE D'EN BAS, il était assuré par les pâtres... Portiers et pâtres devaient sonner, à chaque heure de la nuit, les cloches des tours, pour prouver leurs veilles.
       Les portiers, après la fermeture, portaient tous les soirs les clefs des portes aux deux comtes ou à leurs châtelins. Les émouluments des portiers incombaient, pour les trois quarts aux comtes et, pour un quart au Commandeur de Saint-Georges de Lunéville.
       En
1589, nous trouvons MENGIN Magdeleine, portière et Nicolas HANZO, portier; puis Nicolas BARBIER et Mengin MASSON, en 1590.

31/08/2009

1587
Travaux de portiers durant les guerres de religions
Payer pour être protégé si l'on n'est pas badonvillois, cela a un nom maintenant...
Et durant ce temps-là, on baptise toujours catholique et protestant à Badonviller,
pied de nez à l'histoire de France !


Registre des AD54 B9040 (1596) :
"Tout le chateau de Pierre Percée appartient à Monseigneur, fors la chapelle, la portière et la grande tour, qui appartiennent en commun aux deux comtes"... "dans lequel chateau étoit naguer loggé Anthoine Lhoste de Pexonne institué de par Monseigneur cellerrier et concierge audit chateau pour le comté et la principauté de 3 ans lesquels expirent à la St Georges".
Il y a cette année-là à Pierre Percée 8 conduits qui paient en tout 2 francs pour l'aide St Rémy.
Merci à Cathy


       ARQUEBUSIERS :
       Pour la défense de la ville, une institution, dite la centaine de Badonviller, réunissait dans la seconde moitié du XVI è siècle, 68 arquebusiers, 2 sergents de bande, avec banneret, tambourin et fifre, ...
       Les arquebusiers, comme les portiers et les messagers, étaient francs et exempt d'imposition. Ils s'exerçaient au maniement et au tir de l'arquebuse qui, primitivement, était une arme de rempart et ne devint une arme plus portative qu'après divers perfectionnements, notamment la substitution du rouet à la batterie à mèche. Revêtus d'une casaque aux couleurs de Salm, ils fournissaient des escortes aux seigneurs de passage, des éclaireurs en temps de troubles ou de guerre, et formaient même parfois des petits corps d'expédition, comme en témoigne une lettre de l'abbé de Haute-Seille se plaignant que les officiers de Badonviller, à la tête de 24 ou 25 arquebusiers, étaient venus à Haute-Seille s'emparer de 26 têtes de bétail en gage, par suite du refus de payer les contributions dues au comte de Salm pour droit de sauvegarde.
"

       Industries :
       Badonviller est renommé pour la fabrication des armes, exercée par les arquebusiers. En 1509 un "hacquebutier" nommé CHRESTIEN fournit des épieux de chasse au duc de Lorraine. De 1566 à 1577 maître Didier WIRION envoie de canons d'arquebuse et des pistolets à Jean IX, comte de Salm. En 1579, Demangeon GALET, dit WIRION construit une meule "à esmoudre et percer canons de harquebuses" sur le ruisseau de Brémenil. En 1606 le comte de Salm " laissa et ascensa à perpétuité à Jean et Paul les MATHIS, frères maîtres forgeurs de canons à Badonviller, la moitié du cours de l'eau provenant du ruisseau de Brémenil, sur lequel ils tiennent une meule à esmoudre et fourrer canons, au-dessus de celle que tient Jean VIRION, maréchal demeurant à Neufviller".


       Idem en 1618, mais à Herpey pour un certain Samuel LUCAS. Tous seront groupés dans une corporation avec réglement en 1619.

       Des tanneries, dont Louis Schaudel trouve trace en 1620, existent aussi à Badonviller, sur le cours de la Blette passant (déjà) sous les maisons. Elle devaient se trouver dans le secteur actuel de la rue du Peintre Claudot.

       En 1583, une tuilerie apparaît aux bois des Champels. Bâtie sur l'ordre des comtes, elle est remise à Cugny Jean ROY, ses fils Thomas et Jean, puis Jean seul, à charge de fournir 4000 tuiles plates chaque année.
       En 1724, donc sept ans avant Lunéville, "le duc Léopold, voulant contribuer à l'augmentation du commerce dans ses états, permit à un nommé Daniel d'HEGUERTY de faire ériger à Badonviller, une manufacture de faïences et porcelaines, sans prétendre exclure toutes autres personnes d'en faire construire de semblables".

Toutefois, un autre texte que je viens de trouver à la Bibliothèque Nationale de France
semble affirmer que cette faïencerie existait déjà depuis 1684.
VOIR CE TEXTE

Partage du comté de Salm.

       Un événement majeur dans la destinée de Badonviller intervint en toute fin du XVIè siècle: le 15 avril 1597, mariage entre le comte François de Vaudémont et Christine de Salm, devenue héritière de du comte Jean IX par contrat de donation du 12 mars 1597.
       Un inventaire complet de tous les biens du comté fut dressé, on le partagea en deux lots A et B et le comte de Salm reçu le B. L'acte de partage fut signé à Badonviller le 31 août 1598, et définitivement les 8 et 9 septembre à Nancy et Neufviller-sur-Moselle. Badonviller restera capitale de cet étrange partage entre les comtes, non sans que cela cause d'énormes problèmes de gestion. "Ce partage, qui laissait d'ailleurs subsister la communauté de droits et de revenus, établit sur toute l'étendue de l'ancien comté, une infinité de terres contiguës de nationalité différente, dont l'administration plus difficile ne pouvait manquer de soulever de fréquents conflits. Aussi, les Rhingrafs, dont les possessions furent érigées, par l'empire, en principauté le 8 janvier 1623, cherchèrent-ils à mettre un terme à un état de chose, qui cependant ne prit fin qu'en 1753"


Texte complet de ce partage

       La Société Philomatique Vosgienne a bien voulu mettre à ma disposition l'étude publiée en 1893-94, exécutée de manière exhaustive par le baron F. Seillière, qui devait avoir beaucoup de temps libre... A le lire, on croirait entendre très exactement son descendant... Bref, grâce à son travail de recherches et de traduction d'actes, nous connaissons les noms des habitants de plusieurs communes: les 133 maisons de Badonviller, et les 26 des dux faubourgs, mais aussi Pierre-Percée, Celles sur Plaine, Sennone (comme il est écrit), La Broque, Mesnil, St Aille et Grand-Ru.
       Malheureusement pour les généalogistes, tous les autres villages furent versés sans partage dans l'un ou l'autre lot, ce qui ne laisse aucune trace des habitants. Mais j'ai relevé tous les noms disponibles et je les tiens à dispositions de ceux qui les désirent.

Monnaies frappées à Badonviller

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Et Badonviller devint Français...

Toujours le livre de Louis Schaudel.