Tordre le cou à une légende


De passage à Badonviller, j'ai à nouveau entendu ce genre de récit, qui reprenait les "vérités" entendues dans ma jeunesse sur la présence du peintre raté autrichien lors de la destruction de Badonviller.

La version s'est améliorée, puisque maintenant il aurait même été soigné par les soeurs de l'hospice après une blessure. Et pourquoi pas encore décoré de la Croix de Fer de première classe devant la mairie?
Alors voici des éléments qui permettront d'arrêter là les fadaises :
  • En Mai 1913, le 24, il quitte l'Autriche pour échapper au service militaire
  • le 3 août 1914, après la déclaration de la guerre, il écrit au roi de Bavière pour se porter volontaire
  • le 16 août, soit 4 jours APRES la destruction de Badonviller, il est incorporé au Bayerische Reserve-Infanterie-Regiment Nr. 16, donc dans la Reserve du Régiment qui a attaqué notre commune. Même en réduisant l'instruction au minimum, on le voit mal monter en ligne avant au moins un mois.
  • A cette date, fin septembre, son régiment n'est plus dans notre région mais se bat dans les Flandres lors de ce qui a été appelé "La course à la mer"
  • Pour être soigné par les sœurs de l'hospice, il faut être blessé : première blessure reçue en octobre 1916, gazé en octobre 1918
La confusion tient certainement au fait qu'après la guerre, en Bavière, Hitler ait rencontré Fürst, et qu'il ait fait de la Badenweiller Marsch, qu'il avait certainement beaucoup entendu en quatre années, un hymne personnel dont vous pouvez lire la traduction et que vous pouvez écouter ICI

SOURCES : http://www.dhm.de/lemo/html/biografien/HitlerAdolf/index.html