BADONVILLER, UNE GUERRE DE NEUF JOURS.


Afin de bien se remettre en tête le contexte de 1914, un peu d'histoire rapide.



Depuis 1871, les deux camps se préparent à "LA REVANCHE", la grande explication inévitable dans la mentalité d'alors.
La République contre l'Empire, tous les deux se prenant naturellement pour le centre du monde !

        Pour les allemands, les plans sont prêts depuis déjà 1898, issus des réflexions de von Schlieffen, commandant en chef. Qui aura la bonne idée d'être décédé en 1914.
        Il doute de pouvoir bousculer les régions fortifiées françaises, Verdun, Toul, Épinal, Belfort, donc il va marcher au plus faible, créer une aile droite forte pour passer par la Belgique, fortifier son aile gauche, de Metz aux Vosges afin d'interdire toute pénétration.
        But de la manœuvre, encercler toute l'Armée Française en Lorraine. Il ne cessait de dire et répéter: "Faites-moi une aile droite forte", ce qui, et heureusement pour nous, ne sera plus vraiment le cas au moment crucial.
        Général en chef allemand, von Moltke n'est qu'une mauvaise copie de son oncle qui, pour parler franc, nous a "mis la pâtée" en 1870. Et à la droite de son aile droite, il nomme von Kluck, qui, par ambition d'être à la curée en Lorraine, n'enveloppera pas Paris et fera de Joffre un maréchal vainqueur de la Marne.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤

        Coté français, tout le génie militaire se concentre dans "l'offensive à tout prix", doctrine née chez le colonel de Grandmaison, la furie du soldat devant, de par sa seule force, vaincre et enlever l'ennemi... Rien ne doit lui résister, tout doit être l'affaire d'hommes plus ardents que ceux d'en face!
     Pourquoi dépenser dans l'artillerie lourde, elle n'arrivera pas à suivre l'offensive. Et pour que l'ennemi n'ait aucun doute, nos soldats partiront à l'assaut vêtus de Bleu et de Rouge ! Toute la stratégie française suit cet illuminé qui ne semble pas avois entendu parler des mitrailleuses...
        Commandant en chef, Joffre en est au 17ème plan d'offensive, avec comme but d'attaquer au plus fort, là où l'adversaire a consacré les quarante dernières années à se retrancher. Nous allons attaquer au nord de Verdun, en Lorraine vers Sarrebourg, et depuis Belfort vers Colmar. Et quand "ils" nous verrons, "ils" s'enfuiront... Du moins c'est là tout de génie offensif du général en Chef.
        Donc tout est prêt pour la réussite.
        Toute la France a les yeux fixés sur La Ligne Bleue des Vosges (chantée par un Barrés qui ne pensera pas à s'engager pour la défendre !), et, malheureusement pour ses habitants, notre ville est juste à ces pieds.

Les neuf jours de guerre de BADONVILLER.



Image tirée de L'Illustration.
La maison détruite du maire, Mr Benoit.
Y-a-t-il un volontaire pour aller dire aux Badonvillois qu'ils sont en Alsace?
Changeront jamais ces parisiens, passé Pantin, c'est l'inconnu...


A voir aussi, 14-18 en Champagne...